Musique
Live Report Jazz à Saint-Germain : Jacky Terrasson Quartet ft Malia (28/05/11)

Live Report Jazz à Saint-Germain : Jacky Terrasson Quartet ft Malia (28/05/11)

06 June 2011 | PAR Neil Saidi

Avant que les musiciens ne prennent place sur scène, Frédéric Charbaut, diecteur artistique du festival, procède aux traditionnels remerciements. Il remercie toute l’équipe du festival, bénévoles ou non bénévoles, qui ont travaillé dur et qui ont donné beaucoup de temps et d’énergie pour que tout se passe pour le mieux, pour les musiciens et pour le public.

 

C’est maintenant le moment d’accueillir les musiciens. Jacky Terrasson, Stéphane Kerecki, Xavier Desandre-Navarre et Léon Parker traversent l’auditorium de l’Institut Pasteur sous un tonnerre d’applaudissements avant de monter sur la scène. Chaque musicien s’installe et se concentre. Le premier morceau débute par une introduction mystérieuse, magique. La contrebasse fait vibrer ses cordes en faisant résonner de longues notes, pendant que Jacky Terrasson et Xavier Desandre-Navarre discutent en musique. Le pianiste utilise de très belles harmonies dissonantes pendant que le percussioniste nous fait découvrir une variété extraordinaire de sons à travers de multiples instruments. On reconnaît la mélodie d’Harry Potter jouée au piano, arrangée par Jacky Terrasson, on redécouvre à quel point cette mélodie est jolie. Les musiciens nous amènent progressivement vers quelque chose de plus rythmé, Léon Parker fait son entrée, la mélodie d’Harry Potter est rejouée cette fois-ci sur un accompagnement très entraînant de la rythmique. Puis les congas entrent en scène et Jacky Terrasson commence son solo. Aucun stéréotypes dans son jeu, c’est très personnel, très libre, on est souvent surpris. Il danse devant le piano, balance ses bras. Quelque chose se construit, les percussionistes et Jacky se regardent, ils se répondent, se sourient. Quel plaisir pour les oreilles, on vit le truc à fond ! Les musiciens enchaînent sur une phase swing un peu plus calme, marquée par les claquements de doigts de Xavier Desandre -Navarre sur les deuxième et quatrième temps, avant de reprendre de plus belle. Arrive ensuite le thème de « Beat It », morceau présent sur le dernier album du pianiste dans lequel il est entouré du batteur Jamire Williams et du contrebassiste Ben Williams. Tout s’apaise et le thème d’Harry Potter est réénoncé pour finalement arriver vers une autre ambiance. Jacky Terrasson répète un motif indéfiniment à la main gauche, un peu à la Keith Jarrett. C’est 26 minutes de pur bonheur que nous on offert les quatre musiciens pendant ce premier morceau.

 

Ce soir là, le quartet nous a également proposé une version exceptionnelle du standard « Caravan ». Jacky Terrasson a introduit le morceau en détournant son intrument. Il se lève puis répète un motif rythmique en tapant sur la piano (ni les cordes, ni les touches). Au bout de quelques secondes il est rejoint par Xavier Desandre-Navarre d’une manière très spéciale. Le percussionniste tape sur ses joues en faisant varier la taille de sa cavité bucale pour obtenir différentes sonorités, c’est génial. Il ajoute ensuite un nouveau son à sa panoplie en tapant sur ses lèvres. Ca ressemble un peu au son produit par le liège d’une bouteille de vin lorsqu’on la débouche. Leon Parker tape des mains, il joue sur ses cuisses, un vrai moment de plaisir pour les musiciens tout comme pour le public. La contrebasse de Stéphane Kerecki fait son entrée suivie du piano de Jacky Terrasson, c’est seulement à ce moment là que l’on reconnaît « Caravan » ! La version qu’ils nous proposent est construite autour d’une métrique impaire en sept temps, ce qui lui donne une certaine originalité et permet de développer un jeu très intéressant avec des appuis différents. Une version de « Caravan » vraiment géniale donc, ce sont pour des moments comme ceux-là que l’on se rend à des concerts de Jazz, espérons que quelqu’un l’ait enregistrée !

 

Pour la suite du concert, le Quartet est rejoint par la magnifique voix de la chanteuse Malia. Les musiciens nous interprètent la ballade « Angel Eyes », puis nous avons droit à une version originale de « Lullaby of Birdland » avec une introduction qui nous laisse croire que nous allons entendre « Hit the Road Jack », belle surprise ! Les musiciens nous proposent une autre ballade, « When I fall in love », et également une superbe version de « Summertime ». Quelle présence de la chanteuse, elle bouge, elle danse, elle captive toute notre attention. La soirée finit en beauté avec le morceau « Fever », qui redonne la pêche à tout le public avant de quitter l’auditorium de l’Institut Pasteur. Un très beau final donc pour cette 11ème édition du festival Jazz à Saint-Germain-des-prés dont on attend déjà la 12ème avec impatience !

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Neil Saidi

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