Musique
Live Report: Francofolies de la Rochelle – Jour 4

Live Report: Francofolies de la Rochelle – Jour 4

16 July 2011 | PAR Moriane Morellec

Quatrième jour au sein du Festival des Francofolies de la Rochelle, et l’ambiance est à son comble. Les petites rues pavées grouillent de vie, les glaces de chez Ernest se vendent par litres et la musique résonne dans tous les moindres recoins de la ville. Le festival a encore prouvé son potentiel en emmenant La Rochelle dans des contrées lointaines, géographiquement et musicalement.

Mesparrow ouvre le bal à la Scène Horloge Rouge, invitant le public dans son monde parsemé de féerie et d’irréalité. Avec son sampler, comme en début de semaine au théâtre Verdière, elle crée des loops, décomposant et recomposant ses mélodies originales à l’infini.

 

 

 

 

 

Les quatre garçons dans le vent de François & the Atlas Mountains – gagnants du Prix Premières Francos, décerné par l’ADAMI (société de gestion collective des droits de propriété intellectuelle des artistes-interprètes) – ont pris la suite de Mesparrow aux sons des percussions africaines, guitares aériennes et textes travaillés, gardant leur consistance et leur énergie du début de semaine.

 

 

 

 

Le Théâtre Verdière devient le centre des regards avec tout d’abord Nevchehirlian, sorte de conteur tendance rocker des temps modernes. Il revisite des textes – connus et inédits – de Jacques Prévert, certains offerts au musicien par la petite fille du poète, Eugénie Prévert. Les textes sont toujours mis en avant et les mélodies accompagnent la déjà très présente musicalité des écrits de Prévert ainsi que la très belle performance du trio donnent un souffle nouveau au poète.

 

 

 

L’écriture est de nouveau au centre de la scène avec le groupe Psykik Lyrikah, où les beats hip hip complètent des textes acérés, et les mélodies aérées à la guitare soulèvent l’ensemble. Le public cependant n’accroche pas au flow du chanteur Ace, et évacue discrètement la salle au fur-et-à-mesure de l’avancée du concert.

 

 

 

 

Malgré le fond plutôt frais de l’air marin, la Grande Scène s’apprête à accueillir un set très chaud. Les “Dom Tom Folies”, l’intitulé du spectacle, met les DOM-TOM à l’honneur en cette année de l’Outre-Mer. Un artiste de chaque territoire et département d’Outre Mer présente sa musique, sa langue, et un morceau de sa culture le temps d’une chanson. La Guadeloupe est représentée par Krysstal, Prince Koloni use de son reggae guyanais pour bouger les foules, Zaïnouni, Mahoraise bien en chair, fait trembler la Grande Scène, le kaneka calédonien d’Henri Gorohouna transmet des valeurs de respect, Dode de St Pierre et Miquelon a présenté son rock classique, robe à fleurs et déhanchements étaient la recette de la tahitienne Vaiteani, Factor Will et son dance-hall ont enchanté la Grande Scène et c’est le réunnionais Carlo de Sacco qui a conclu le voyage musical.

L’ambiance reste à son comble avec le groupe de reggae-roots Danakil mené par le charismatique dreadeux Balik, auteur et compositeur du groupe. Des textes militants, prônant l’égalité, le respect de la race humaine et de l’environnement, sont accompagnés par un groupe complet, composé de cuivres, basse, guitare, batterie et percussions. L’artiste francophone Brahim est invité à rejoindre Danakil le temps d’une chanson, scène que Brahim avait foulé une dizaine d’années auparavant. La concert se termine sur une reprise réussie en hommage à Edith Piaf, “Non, Je ne Regrette Rien” version reggae.

 

 

Asa est la prochaine à fouler la Grande Scène. Elle interprète les titres de son nouvel album, Beautiful Imperfection, de sa voix chaude et son sourire contagieux, tels que “Why Can’t We”,  “Fire on the Mountain” ou encore “Jailer” de son premier album simplement nommé Asa. Le public danse aux douces mélodies reggae pop d’Asa, qui réunit son public  autour de la musique.

 

 

 

La relève est assurée par Ben L’Oncle Soul, soulman à la française, et son groupe, qui ont donné une performance travaillée et carrée. La qualité des musiciens est incontestable, et dans chaque chanson, ils trouvent les créneaux parfaits pour s’égarer dans de belles improvisations. “Soulman”, “Petite Soeur” ou encore les fameuses reprises “Crazy” et “Seven Nation Army” qui ont fait le succès de Ben L’Oncle Soul, sont interprétés avec la dextérité que permet la voix extensible du chanteur. Costumes, chorégraphies, le moindre détail est évalué et le bonheur des musiciens sur scène est fortement contagieux. Chacun se prête volontiers à des pas de danse et s’essaie à des vocalises groupées. Une soirée plus que colorée, rythmée et juste joyeuse !

La dernière journée du festival des Franfolies de la Rochelle promet d’être de nouveau haute en émotion et en musicalité: de l’électro à la dernière soirée de la Grande Scène avec Yelle, Martin Solveig, Stromae, Katerine et David Guetta (concert complet depuis plusieurs semaines); du rock au Casino avec Absynthe Minded, The Bewitched Hands, Concrete Knives, Michalo “El” Selector; de l’acoustique pétillante au Théâtre Verdière avec Gingkoa, Irma, Lise et Alex Beaupain. Le meilleur (ou presque!) pour la fin !

Visuels: (c) Moriane Morellec

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Moriane Morellec

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