Musique
[Live report] Asian Kung Fu Generation un  premier concert français ébouriffant

[Live report] Asian Kung Fu Generation un premier concert français ébouriffant

23 June 2013 | PAR Sandra Bernard

Cela faisait 11 longues années que le Groupe Asian Kung Fu Generation était attendu par les fans Européens. Un peu plus d’une décennie pour enfin avoir la chance d’approcher ce groupe devenu mythique dans la scène rock japonaise indé. Un groupe phare qui, malheureusement, voyage peu hors du Japon, mais qui pourrait bien changer d’avis tant l’accueil a été plus que chaleureux à Paris.

C’est le 2 juin 2013 que le groupe AKGN (Ajikan pour les intimes) a enflammé la scène du Bataclan. Il était affiché complet à peine quelques semaines après l’annonce du concert. Ce sont bon nombre de fans de toute la France,, mais également des fans espagnols et italiens qui n’ont pas hésité à faire le déplacement. La somme des 25€ demandés pour le concert montre la volonté du groupe et de Bishi Bishi (Ankama musique) de venir à la rencontre d’un nouveau public.

AKGN n’est pas juste un groupe, c’est aussi un chanteur (Masafumi Gotch) qui est de plus en plus engagé contre le nucléaire. Il combat à sa façon, grâce à un journal qu’il a créé « the futur time » (en JP) un journal sur le web qui critique le gouvernement et surtout Tepco pour sa gestion du nucléaire au Japon. Cela rappelle l’engagement de Akino Arai avec sa chanson « Our children’s rain song » et montre à quel point les artistes japonais utilisent leur position de stars pour mener un combat. Lors de la conférence de presse pré-concert, Masafumi Gotch a affirmé que son engagement résulte de sa volonté d’agir en tant qu’homme et que nombre d’autres stars japonaises partagent ses convictions, mais que la pression des majors les empêche de s’exprimer.

C’est en présence d’un public de 1500 personnes conquises d’avance et dans une salle dont l’acoustique n’est plus à vanter que les artistes entrent en scène sous les acclamations d’un public déchainé. Ce groupe, généreux aime particulièrement la scène. Ils sont venus pour faire plaisir et se faire plaisir. Ainsi, loin de se laisser abattre par son récent rhume, Gotch, le chanteur commence doucement le concert avec « Shinseiki no Love Song » une chanson rythmée, mais calme. Une façon d’emmener l’auditoire tout doucement dans l’univers du groupe, mais peut-être aussi de s’assurer que sa voix pourra suivre tout au long du concert. Il réussit ainsi à apaiser les craintes des spectateurs qui, au bout de la troisième chanson « Angou no Waltz », retrouvent l’énergie vocale de leur star.

Les chansons s’enchainent pour nous conduire d’avantage dans les méandres de ces mélodies amplifiées, magistralement maîtrisées. La performance de ces artistes prouve leur talent, tant scénique que mélodique, avec des riffs de guitare parfaitement interprétés de la part du guitariste Kensuke Kita, une ligne de basse du très souriant Takahiro Yamada qui s’accorde à merveille avec une batterie virtuose de Kiyoshi Ijichi, pour nous charmer. Dans ce partage, le chanteur Gotch s’émerveille de la rencontre avec ce public qui se déchaine sur les refrains des chansons Haruka Kanata et Re-write (générique de Fullmetal Alchemist).

La suite du concert extasie d’avantage l’état dans lequel se trouvent tous les spectateurs qui semblent être envoutés par ces artistes. Pour les remercier, Gotch exprime, en anglais, toute sa joie et sa reconnaissance d’être parmi un public déchainé et enchanté de les voir sur scène. On retiendra d’ailleurs une phrase qui deviendra certainement culte pour le groupe : « We can’t do kung-fu but we can do good music, really good music ». Et quelle musique ! Le groupe revient même en force après l’ovation pour interpréter un second rappel totalement imprévu,, avec une salle vidée au ¾,, le hit « Soredewa, Mata Ashita » (Well Then, See You Again Tomorrow) une façon de dire qu’ils reviendront certainement retrouver cette chaleur intime partagée avec un public parisien et européen heureux de pouvoir enfin voir ces quatre artistes uniques en leur genre !

Asian Kung fu generation,  c’est avant tout un son unique reconnaissable qui a su évoluer au fil du temps. Du rock au son saturé très anglais avec des mélodies simples très rythmées qui accroche tout de suite, à leur début, jusqu’à ce son rock accompagné de mélodies puissantes, percutantes, entrainantes… Toute une alchimie qu’ils ont su trouver tout au long de leur maturation. Asian kung fu generation est un groupe à découvrir d’urgence, pour peu que l’on soit fan de musique qui sort du commun et de gros sons amplifiés de guitare !

Visuels : ©Sandra Bernard

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Sandra Bernard
A étudié à l'Université Paris Ouest Nanterre la Défense l'Histoire et l'Histoire de l'Art. Après deux licences dans ces deux disciplines et un master recherche d'histoire médiévale spécialité histoire de l'Art dont le sujet s'intitulait "La représentation du costume dans la peinture française ayant pour sujet le haut Moyen Âge" Sandra a intégré un master professionnel d'histoire de l'Art : Médiation culturelle, Patrimoine et Numérique et terminé un mémoire sur "Les politiques culturelles communales actuelles en Île-de-France pour la mise en valeur du patrimoine bâti historique : le cas des communes de Sucy-en-Brie et de Saint-Denis". Ses centres d'intérêts sont multiples : culture asiatique (sous presque toutes ses formes), Histoire, Histoire de l'Art, l'art en général, les nouveaux médias, l'art des jardins et aussi la mode et la beauté. Contact : sandra[at]toutelaculture.com

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