Musique
Live Report (30 Avril 2012) : Bowerbirds au Café de la Danse

Live Report (30 Avril 2012) : Bowerbirds au Café de la Danse

03 May 2012 | PAR Celeste Bronzetti

Bowerbirds a présenté son dernier album, The clearing, lundi dernier, au Café de la Danse à Paris. Un concert vibrant et méditatif : le style du groupe n’a pas changé, même douceur mélancolique, même goût à ces instants de polyrythmie recherchée avec la superposition des voix et des instruments.

Cette nouvelle création arrive après presque trois ans de silence : l’essence de ce silence et le fruit de son aboutissement y sont complètement réalisés.

Par rapport aux deux premiers albums nous découvrons une maturité nouvelle à la fois au niveau strictement instrumental et musical d’ensemble. Casé comme un groupe au croisement du folk et du pop, Bowerbirds vit surement au coeur du développement du genre Indie Folk. Pourtant il est difficile de le définir avec une seule parmi ces étiquettes.

La voix pénétrante de Philip Moore se mêle au chant délicat de Beth Tacular dans des sonorités qui se plaisent souvent à suivre des rythmes légèrement décalés par rapport aux instruments à cordes pincées. Un corps instrumental riche rend The Clearing un album plus complet par rapport aux précédents et donne un sens d’achèvement que la performance du groupe au café de la Danse a complètement exprimé.

En plus du même ingénieur du son que Bon Iver, on peut dire que le groupe partage la même philosophie. Justin Vernon (Bon Iver) a en effet déclaré que sa musique est faite pour être jouée devant une petite assemblée. Il en va de même pour  Bowerbirds qui trouve parfaitement ses marques dans la petite salle du Café de la Danse. Donnant une ambiance chaleureuse, quasi intimiste au concert, certains fans se sont même assis sur le sol au pied de la scène.

À leur troisième album, Bowerbirds disposait finalement de plus de temps et d’un budget plus élevé, ce qui a contribué à une synthèse accomplie de ses réalisations précédentes. Dans Dead wish le duo final d’instruments à cordes donne au morceau un écho sombre de requiem, nous avons l’impression qu’il ne contribue qu’à rendre plus profonde la réflexion qui s’enchaine tout au long de l’album. Également on pourrait commenter le retentissement du triangle et de la suite de sons métalliques qui ferment Now we hurry on : une résonance mélancolique qui rend les paroles d’amour de la chanson encore plus évocatrices.

À coté des nouveaux morceaux, Bowerbirds a joué des chansons appartenant aux précédents : si Northern Lights ou Bur Oak révélaient déjà la personnalité du groupe, l’exécution musicale des dernières créations semble la valoriser. The Clearing est le résultat d’un parcours dont Philip et Beth sont les protagonistes. Ils racontent leur amour à travers la musique qu’ils jouent, mais leurs paroles parlent aussi des crises, du manque d’espoir qu’il faut traverser pour retrouver quelques pans de lumière sur lesquels se redresser.

The Clearing révèle sans doute une spiritualité profonde que le concert du groupe au Café de la Danse a su traduire et réaliser avec une rare poésie.

 

Visuels : (c) Celeste Bronzetti

Live Report rédigé avec la participation de François Colombi

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Celeste Bronzetti

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