Musique
Le point sur l’affaire Kesha

Le point sur l’affaire Kesha

29 February 2016 | PAR Amel Bouziani

La chanteuse pop américaine, Ke$ha, a perdu son procès qui visait à rompre son contrat avec Sony et le producteur Dr. Luke. Elle accuse ce dernier de l’avoir sexuellement et moralement agressée plusieurs années auparavant.

Une victime de viol décrédibilisée 

L’artiste américaine de 28 ans, interprète du single Tik Tok (2009), a perdu son procès contre la maison de disque, Sony. Elle voulait se libérer de son contrat avec eux et ne plus être sous le joug de son producteur, Dr Luke, dont elle l’accuse de l’avoir violée lorsqu’elle avait 18 ans. Le 19 janvier 2016, sa plainte est rejetée par la juge new-yorkaise Shirley Kornreich et Dr Luke n’a pas été condamné. Il rajoute même qu’elle mentirait pour lui extorquer de l’argent. La jeune femme est obligée de continuer à travailler avec son producteur pour encore six albums au moins ! Ainsi, qu’importent les accusations, tant que la collaboration Kesha / Dr Luke rapporte de l’argent, c’est le plus important. La chanteuse n’est plus en capacité de créer de nouveaux morceaux ou de partir en tournée. Plus le procès s’éternise et plus sa popularité décroît. Son avenir est dans l’impasse, elle se retrouve prisonnière contractuellement.

Injustice à la cour : quand la loi du plus fort règne

Quelques jours après que sa plainte a été rejetée, Kesha partage son ressenti sur facebook : “Tout ce que je voulais, c’était avoir la possibilité de faire de la musique sans avoir peur. Il n’a jamais été question dans ce procès de renégocier mon contrat, d’obtenir un accord plus avantageux. Il s’agit d’être libérée de mon agresseur. Je serais restée pour travailler avec Sony s’ils font ce qu’il faut faire et rompre les liens qui me lient à lui”. Elle y dénonce la justice et ses décisions. Elle pense aux jeunes femmes qui n’osent pas parler de leurs viols et qu’il ne faudrait pas avoir peur d’être punie parce qu’elles ont révélé avoir été agressées même si leurs agresseurs sont en position forte. Le risque est bien là : les victimes de viol auront encore moins confiance en elles car même une artiste célèbre ne peut rien y faire.

De Taylor Swift à Lady Gaga en passant par Lena Dunham, les stars féminines se mobilisent 

#Freekesha, puis #FreedomForKesha deviennent les hashtag les plus mentionnés sur twitter. De cette manière, les internautes apportent leur solidarité à l’artiste. Des artistes féminins ont posté elles-aussi sur leur compte leur soutien et leur avis. Taylor Swift a fait un don à Kesha de 250 000 dollars (soit environ 226 000 euros). La pop star Lady Gaga qui avait révélé en 2014 avoir été victime de viol, a publié un message de soutien à la chanteuse Kesha sur son compte instagram. Elle y dénonce la culture de viol. Ce qui est arrivé à Kesha arrive à beaucoup d’autres artistes féministes, selon elle.  Elle remet en question la position de la victime : « pourquoi est-elle toujours la menteuse ? ». Enfin, Lena Dunham, créatrice de la série HBO, est revenue elle aussi sur l’affaire. Pour elle, ce n’est pas uniquement une artiste qui se bat pour retrouver sa liberté mais cette histoire permet de dénoncer la violence sexiste qui règne dans l’industrie musicale.

Malgré l’enfer que vit Kesha, elle remercie ces fans le 26 février. Son avocat publie un court extrait sur son compte twitter où on la voit chanter “je ne sais pas ce que je ferai sans vous”. L’affaire Kesha illustre bel et bien la façon dont le système judiciaire américain est un échec dans la protection des femmes.  

Visuel : Kesha © whatstrending.com

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Amel Bouziani

One thought on “Le point sur l’affaire Kesha”

Commentaire(s)

  • Cuizi

    Ce qui discrédite la soit disant “cause des femmes” c’est de laisser une mythomane prétendre les représenter. Ce que la femme juge qui a rendue son verdict a dit, c’est qu’elle n’apportait aucune preuve ni certificat médical supportant son accusation, que comme elle a été internée en 2014 et a de plus jurée sous serment en 2011 ne pas avoir été violée elle n’était pas crédible, que comme Luke a promis qu’elle pourrait travailler sans le croiser ni avoir la moindre interaction avec lui elle ne pouvait pas se dire en danger, et que son attaque en justice ressemble a une tentative de se dégager d’un contrat ou Luke a investit 60 millions de dollars sans qu’elle en paie les conséquences.

    March 1, 2016 at 4 h 06 min

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