Musique
Le Musée d’Orsay célébre le centenaire de la mort de Mahler

Le Musée d’Orsay célébre le centenaire de la mort de Mahler

09 March 2011 | PAR Yaël Hirsch

Disparu le 18 mai 1911, le compositeur est à l’honneur jusqu’au 19 mai prochain au Musée d’Orsay, à travers une exposition qui éclaire plusieurs facettes de l’artiste et une programmation musicale d’exception.

Dans deux salles du niveau médian du Musée d’Orsay, Gustav Mahler est célébré.  Encadrée par le fac-similé le la 4e symphonie déployée comme une création joyeuse et au son de “La vie céleste” qui la clôt (interprétée par Margaret Price), l’exposition montre plusieurs facettes méconnues de Mahler, née dans une province (aujourd’hui tchèque) de l’Empire Austro-Hongrois. Illustrée par des archives prêtées par le Musik Verein de Vienne, l’exposition rend Mahler très vivant et montre à un public français très surpris que Mahler en tant que compositeur n’a pas été vraiment reconnu en France avant les années 1980. Ce que Debussy expliquait en ces mots malicieux : “Ouvrons l’oeil (et fermons l’oreille)… Le goût français n’admettra jamais ces géants pneumatiques à d’autre honneur que de servir de réclame à Bibendum”. Et en effet, si aujourd’hui, Gustav Mahler est resté dans les mémoires pour son œuvre de compositeur, en son temps, il était également adulé comme directeur d’Opéras et d’Orchestres.

Parmi ses plus grandes réussites : la direction de l’opéra de Vienne qui lui a été confiée en 1897. Proche de grands artistes de la Sécession viennoise (LE Klimt d’Orsay, Rosiers sous les arbres, est accroché dans l’exposition pour rappeler ce lien), il modernise avec eux les décors lyriques. L’exposition montre notamment d’étonnants dessins préparatoires pour la mise en scène de l’Or du Rhin de Wagner en 1903, et un portrait d’une des plus grandes voix de l’époque, que Mahler a engagée : Anna von Mildenburg. Si la deuxième salle de l’exposition se concentre sur la carrière de Mahler compositeur à travers des partitions originales et toutes les premières éditions de ses symphonies, la vie personnelle de Mahler n’est pas oubliée.

Les portraits de l’artiste sont multiples, avec entre autres deux Rodin, une esquisse de Emil Orlik, une photographie de Bieber, et une eau forte de Rudolf Hermann. Plusieurs baguettes et un stylo ayant appartenu au chef d’Orchestres sont également présentées, ainsi qu’un éventail signé par lui et par d’autres compositeurs de renom. Surtout, la belle Alma qui épousa après sa mort l’architecte Walter Gropius puis l’écrivain Franz Werfel et partagea 10 années avec Mahler. L’égérie du génie est bien présente à travers son portrait photo par Fritz Spitzer et une interview vidéo en présence de Anna Mahler, leur fille.

D’autant plus intime qu’elle est un peu brouillon, cette exposition ravira les fans de Mahler. Si elle ne permet pas aux néophytes de vraiment comprendre la trajectoire du maître, l’émotion qu’elle dégage leur donnera envie de se pencher sur l’œuvre considérable de Mahler.

Deux concerts exceptionnels aux distributions éblouissantes sont prévus à l’auditorium du Musée d’Orsay pour fêter le centenaire de la mort de Mahler :

Le jeudi 24 mars 2011, à 20h, la mezzo-soprano Bernarda Fink accompagnées par The Philharmonics – Solistes de la Philharmonie de Vienne, propose un programme évoquant Vienne au crépuscule :
Johann Strauss fils/Arnold Schönberg – Lagunen
Gustav Mahler – Rückert-Lieder
Johann Strauss fils/Alban Berg – Wein, Weib und Gesang
Johann Strauss fils/Arnold Schönberg – Kaiserwalzer
Gustav Mahler/Arnold Schönberg – Lieder eines fahrenden Gesellen

Le jeudi 31 mars à 20h, accompagnée par Helmut Deutsch au piano, la mezzo-soprano Angelika Kirchschlager prend le relais avec un programme encore plus varié :
Wolfgang Amadeus Mozart – Das Veilchen, K. 476, Abendempfindung, K. 523, Sehnsucht nach dem Frühling, K. 596, Der Zauberer, K. 472
Alban Berg -Vier Lieder, op. 2
Arnold Schoengerg – Am Wegrand, op. 6 n°6, Jane Grey, op. 12 n°1
Gustav Mahler- Frühlingsmorgen, Rheinlegendchen, Das irdische Leben, Lob des hohen Verstandes
Joseph Marx – Das War in Petersdorf, So a Weana Tanzl, I und mei Bua

 

Crédits photo:

– “Une”  : Otto Böhler, Silhouettes de Gustav Mahler dirigeant, vers 1910, copyright Gesselschaft der Musikfreunde in Wien

– Anonyme, Anna von Mildenburg, copyright Gesselschaft der Musikfreunde in Wien

– Fritz Spitzer, Alma Mahler, vers 1900, copyright Gesselschaft der Musikfreunde in Wien

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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