Musique
La Main Gauche : la jolie relève de La Rue Kétanou

La Main Gauche : la jolie relève de La Rue Kétanou

19 April 2012 | PAR Melanie Bonvard

La Main Gauche: drôle de nom pour un groupe de musique. Pourtant la poésie des harmonies y est.

Tout surprend avec ce tout nouveau groupe, mais agréablement. L’album Manu Scolari de La Main Gauche se présente avec une introduction tout en poésie et en sagesse sur des airs de boite à musique. La voix d’une femme accompagne ce rythme enfantin et explique que « les rêves, les chimères s’accouplent dans nos chairs ». Elle élabore la mélancolie, le mal du souvenir et la peine d’écrire sur ces derniers. Une maladresse s’en vient et tout s’explique : tout le monde est gaucher, tout le monde n’est pas agile.

Une main, c’est ce qui lie, c’est ce qui écrit et c’est ce que fait le groupe La Main Gauche. L’introduction tout en finesse semble bien calme et pourrait parfaitement servir de berceuse pour le plus turbulent des enfants. Mais arrivé à la fin de cette introduction, les cris de joie d’un public enflammé surviennent avec des applaudissements. Le premier album de La Main Gauche commence. En effet, le groupe fait une entrée dans le monde de la musique en force avec un premier opus enregistré entièrement en live dans une école. La bande de huit musiciens a parfaitement saisi les bienfaits d’une telle promotion : si le public aime un album live, il viendra forcément au concert avec la certitude de ne pas être déçu. Et c’est forcément convaincu que le spectateur écoutera cet album au rythme si entrainant. La bande d’artistes, pleine d’extravagance plaisante, prend de la main gauche et invite à danser au rythme de cette musique, rappelant délicieusement celle de La Rue Kétanou. C’est d’ailleurs avec plaisir que le disque propose un duo avec Florent Vintrignier.

La plupart des morceaux, à y écouter plus attentivement, sont bien tristes. Mais le rythme nous réjouit de temps de mélancolie, de regret, ou de critique de la société. Avec La Main Gauche il est  préférable de rire que pleurer d’être « usé par la passion » comme le conte si bien Les Désaventures. Beaucoup s’amuseront aussi du regret de ne pas avoir pu quitter son autre, ou de ne pas lui avoir fait des infidélités, comme l’explique avec joie Vodka Java. Le paradoxe semble avec élégance et raffinement les lignes de force de cet album haut en couleurs.

Guitare, accordéon enchantent mais le piano aussi est de la partie. Quand La Main Gauche ne raconte pas des histoires tristes avec bonheur, le groupe fait plonger dans une mélancolie infinie par le biais de cet instrument. Le spectateur ne connait pas Fanfan dont l’une des chansons porte le nom mais il se prend d’attachement à lui ou y retrouve un ami qui fut de longue date et qui manque terriblement. Tout le monde a un Fanfan, tout le monde a dit un jour: « C’était bien chez Fanfan ».

La Main Gauche, a ou va très certainement trouver au plus vite son public. Avec un groupe aussi original et attachant que celui-ci, tout le monde est merveilleusement gaucher.

 

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Melanie Bonvard

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