Musique
Jean-Luc Verna, étoile plastique, chante la lumière noire d’ I Apologize au Centre Pompidou

Jean-Luc Verna, étoile plastique, chante la lumière noire d’ I Apologize au Centre Pompidou

26 January 2013 | PAR Bérénice Clerc

Jean-Luc Verna est un artiste, il joue, danse, fait de la photo, est célébré pour ses dessins et chantait le 24 janvier à Beaubourg avec son groupe I Apologize devant une salle comble et des spectateurs dansants.

Tenter de résumer le parcours de Jean-Luc Verna en quelques lignes serait vain, il fuit sa famille avant même d’être un jeune homme, la rue, la découverte du corps et de la sexualité des autres par la prostitution, les punks, fleurs de liberté souvent rongés par la drogue, déracinés par la mort, puis le dessin, l’art pour s’offrir le monde en plus beau, accepter l’amour des yeux de l’autre, spectateurs, voyeurs peut-être, mais porteurs d’existence.

Son travail est représenté par la galerie Air de Paris, Le Centre Pompidou, le musée du Quai Branly et bien d’autres exposent son travail inspiré, bouleversant parfois, sensible toujours.

Jean-Luc Verna pourrait être un spectacle à lui seul, beau, tatoué du visage au pied, un corps à histoire, des piercings, du maquillage, chez lui tout est dehors, une lecture effrayée est possible pour certains, passants sans âmes fuiront, les autres s’y accrochent comme une étoile plastique libératrice des carcans du genre et de la société.

Avec I Apologize, Jean-Luc Verna chante des reprises en tout genret, Victor Hugo, le Velvet Underground, Cérone, T-Rex, les Sex Pistols, Donna Summer, Killing Joke et bien d’autres sont à son répertoire.

Les fauteuils rouges se remplissent, le froid de l’hiver est oublié sous le rayon d’une gigantesque boule à facettes. Jeunes, lookés, branchés, classiques, enfants, jeunes filles, les spectateurs sont multiples, le concert peut commencer.

Une scène à un mètre, batterie, guitares, ordinateurs, claviers et boule à facettes tapissent le sol de la scène. Les musiciens se placent, un projecteur au fond, Jean-Luc Verna entre, tout en noir pour faire poindre la lumière, robe plissée, corps masculin, col romain blanc pour illuminer ses cordes vocales et comme dans ses dessins s’affranchir de la religion et de ses codes.

Gauthier Tassart, Pascal Marius et Julien Tibéri font éclater la musique, remix, arrangements, compositions, boucles, synthétiseurs, claviers tout y est pour ourler la voix profonde du chanteur.

Parfois timide, un brun diva, souvent la voix modifiée, tirée vers le grave, il laisse parfois tomber le masque, couler des notes fluides, moins travaillées, plus réalistes au sens noble du terme.

François Sagat plus connu pour ses films pornos, laisse apparaître ses muscles saillants sous une chemise transparente et chante avec délicatesse des duos endiablés.

Quelques jeunes filles se lèvent et entrainent les autres spectateurs à danser, le corps libre et léger.

François Sagat reviendra exhiber son corps entier, à peine voilé et utilisera une boule à facettes tel un apollon statufié.

Un concert très sobre, profond, il donne envie d’en voir plus, d’imaginer une mise en espace, de la danse, de la performance, du dessin peut-être pour un spectacle total ou l’art de Jean-Luc Verna pourrait s’exprimer dans toute sa fantasmagorie.

Le monde a besoin d’être plastique comme Jean-Luc Verna pour habiter le temps et exploser toutes les règles. L’art lui offre une place de choix, rencontrer ses dessins, ses photos, ses performances, son travail offre une dose d’humanité énergisante.

 

Visuels : (c) : Centre Pompidou/Jean-Luc Verna.

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Bérénice Clerc
Comédienne, cantatrice et auteure des « Recettes Beauté » (YB ÉDITIONS), spécialisée en art contemporain, chanson française et musique classique.

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