Jazz
Omar Sosa, Seckou Keita et Gustavo Ovalles électrisent le Bal Blomet [Live Report]

Omar Sosa, Seckou Keita et Gustavo Ovalles électrisent le Bal Blomet [Live Report]

10 October 2017 | PAR Alice Aigrain

Ils sont trois à monter sur la scène du Bal Blomet sous les tonnerres d’applaudissements de l’auditoire qui semble déjà conquis. Un trio de musiciens hauts en sonorités et dont la générosité va se coupler à une performance à la précision et au ressenti d’une grande justesse. Grâce à cela, ils donneront un show de près de deux heures d’une qualité rarement atteinte.

Sur le petit promontoire du club de jazz, il y a l’excentrique Omar Sosa, pianiste et compositeur cubain, caché derrière son piano à queue, son synthé et ses accessoires d’électronique grâce auxquels il propose d’impressionnantes performances et improvisations tant en musique afro-cubaine qu’en jazz. Il y a également Seckou Keita, joueur de kora et chanteur à la voix profonde et mélodique, qui transporte le public dans sa culture mandingue. À ce métissage cubano-sénégalais s’ajoute Gustavo Ovalles, le percussionniste vénézuélien qui semble n’avoir aucune limite dans son ingéniosité et sa maÎtrise, passant de la batterie au bambou creux avant de s’emporter dans un incroyable jeu de maracas.

Tous les trois sont là pour jouer l’album Transparent Water de Seckou Keita et Omar Sosa sorti en février. Explorant un territoire entre le mandingue et le zen d’extrême orient, le tout teinté de quelques rythmiques cubaines et jazz, les pistes de l’album se distinguaient par leur spiritualité, leur calme et leur sérénité. Alors qu’Omar Sosa explique le titre de son album comme la rencontre entre l’élément le plus important et le plus précieux qui soit : l’eau, et la qualité humaine qui permet la rencontre et l’ouverture à l’autre : la clarté et la transparence, les sonorités de l’album laissaient penser à une interprétation plus littérale du titre : celle de l’apaisement méditatif induit par le bruit cristallin de l’eau pure qui s’écoule.

Pourtant au Bal Blomet, la sérénité et la volupté a souvent laissé la place à l’embrasement et à l’agitation face à la ferveur du groupe qui est parfois sorti de l’univers sonore de l’album pour proposer des musiques à la rythmique cubaine et syncopée, offrant de beaux moments énergiques et dansants. Le public conquis se laissait sans résistance transporter d’un univers à l’autre, ballotté d’une mélancolie méditative, à une ardeur passionnée et élancée. Avant de se rendre compte, à son désespoir, que tout concert avait une fin. Une double standing ovation et un rappel plus tard, le trio s’en est allé sous les chants du public, le laissant espérer un bon moment encore que la chorale improvisée suffirait à les faire revenir, encore et toujours.

Un soir chez Victor H. de Lucie Berelowitsch à La Loge.
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Alice Aigrain
Contact : [email protected] www.poumonsvoyageurs.com

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