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[Live Report’] : Barrière Enghien Jazz Festival, Electro swing rétro détonnant d’Alice Francis et romantisme rythmé de Raphael Gualazzi

[Live Report’] : Barrière Enghien Jazz Festival, Electro swing rétro détonnant d’Alice Francis et romantisme rythmé de Raphael Gualazzi

27 June 2013 | PAR Marie Charlotte Mallard

Depuis 14 ans maintenant Enghien les Bains se transforme à l’aube des vacances estivales en temple du Jazz. Cinq jours durant, souffle dans les rues un vent de swing et de douces découvertes musicales, disséminées sur différentes scènes aux quatre coins de la ville. Hier s’ouvrait donc ce fameux festival qui a vu venir les années précédentes des artistes de renom tels Avishai Cohen, Maceo Parker, Chick Coréa,  Paul Personne et George Clinton & Parliament Funkadelic et accueillera cette année Barbara Hendricks, Sandra N’Kaké, Nile Rodgers et Mélodie Gardot entre autres. Présent à l’ouverture Toutelaculture a pu apprécier le pétillant et fulgurant electro Swing rétro et sucré d’Alice Francis ainsi que le romantisme rythmé et chaleureux de Raphael Gualazzi.

Alice-FrancisSur la scène du Théâtre du Casino, sont posés en plein centre un ordinateur et d’étranges machines électroniques, samplers et claviers tactiles, reflet du mélange des genres et surtout des époques que nous proposaient ce soir la belle Alice Francis et ses deux musiciens, magiciens de la technologie numérique musicale. Chapeau haut de forme pour l’un, costume blanc et dreadlocks blondes pour l’autre, robe charleston pour la belle, le mélange des styles vestimentaires nous en dit déjà long sur le melting pot d’influences qui caractérise le groupe. Alice Francis, c’est l’alliance du swing frénétique des cabarets charlestons des années 20 à des basses groovies  électros autant qu’à des rythmiques hip hop et Raggaetone. C’est également une voix pop cristalline et sucrée aux techniques classiques ultra maitrisées, associée de temps à autres à un rap cadencé qui n’est pas sans nous rappeler Nicky Minaj. En bref, un jazz rétro futuriste un rien burlesque proprement détonnant à l’énergie Street galvanisante qui ne manqua pas de séduire le public du théâtre du casino, malheureusement trop peu nombreux en cette soirée de milieu de semaine. Rayonnante, pétillante, la belle enchaîne les titres passant des vocalises mystiques à un flow féroce avec une facilité désarmante. Tantôt Josephine Baker, tantôt Maryline, tantôt charmeuse, tantôt revancharde Alice Francis dévoile un univers multicolore, une palette sonore et vocale éclectique et innovante mais surtout une audace, une fougue et une dynamique communicative qui ne manquera pas de recueillir multiples applaudissements et de faire lever l’auditoire manifestement électrisé par la prestation. Une découverte enchanteresse, une artiste à suivre sans nul doute, conseillée et recommandée par Toutelaculture.

http://www.youtube.com/watch?v=BZu69_ouc-U

 

Raphael-Gualazzi-a-Jazz-en-Touraine_diapositive_normalAprès l’entracte place au pianiste et chanteur Italien Raphael Gualazzi, là encore s’entremêlent les styles jazz, soul, pop, classique et chanson italienne. Dans son univers, se côtoient Gershwin, Macéo Parker autant que Bach, Mickael Jackson, John Lennon, Ray Charles sans oublier la variété italienne des années 60. Accompagné sur scène d’un band fourni comprenant contrebasse, basse électrique, trompette, trombone,  saxophone alto/baryton, clarinette et guitare et de trois choriste, le jeune pianiste présente un jazz plus suave et romantique mais non moins rythmé et fulgurant. Chantant et groovant autant en anglais qu’en italien, il charme autant par sa voix rocailleuse et légèrement érayée que par la douceur dont il fait preuve dans les titres plus allants et romancés. Un Bel Canto de crooner que l’on croirait tout droit sorti du fin fond des bars jazz de la nouvel Orléans. Sa musique nous fait néanmoins vibrer et voyager de l’Amérique et ses mystères de l’ouest à la méditerranée et l’Italie napolitaine. La virtuosité dont il fait preuve au piano héritage d’années de conservatoire et d’une culture musicale plus classique que jazzy séduit et éblouit autant que les chorus des cuivres vigoureux et du saxophone frénétique qui l’accompagnent. Un jazz passionné moins original et avant-gardiste que celui d’Alice Francis mais non moins festif et enjoué sur lequel on se déhanche également avec plaisir. Un jazz éclatant et romantique sur lequel l’on s’imagine aisément danser follement autant que tendrement à deux. Un jazz que l’on a eu plaisir à découvrir également dans une soirée ou l’éclectisme et le mélange étaient visiblement à l’honneur. Seul regret pour cette soirée, l’acoustique un brin renfermée du théâtre qui parfois dessert les artistes lorsque l’instrumentation derrière est foisonnante et forte.

A noter : L’album de Raphael Gualazzi Happy Mystake est dans les bacs depuis avril, de même celui d’Alice Francis, St James Ballroom

Toute la programmation du festival à retrouver ICI.

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Marie Charlotte Mallard
Titulaire d’un Master II de Littérature Française à la Sorbonne (Paris IV), d’un Prix de Perfectionnement de Hautbois et d’une Médaille d’Or de Musique de Chambre au Conservatoire à Rayonnement Régional de Cergy-Pontoise, Marie-Charlotte Mallard s’exerce pendant deux ans au micro d’IDFM Radio avant de rejoindre la rédaction de Toute la Culture en Janvier 2012. Forte de ses compétences littéraires et de son oreille de musicienne elle écrit principalement en musique classique et littérature. Néanmoins, ses goûts musicaux l’amènent également à écrire sur le rock et la variété.

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