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Le 20 mai le pianiste Shahin Novrasli nous emporte dans un tourbillon à la Maison des Océans [Festival Jazz à Saint-Germain]

Le 20 mai le pianiste Shahin Novrasli nous emporte dans un tourbillon à la Maison des Océans [Festival Jazz à Saint-Germain]

21 May 2017 | PAR Olivia Leboyer

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Le programmateur du Festival nous avait prévenus : ce soir, à la Maison des Océans, il fallait être présents car, plus tard, nous pourrions dire « J’y étais. » C’est le grand Ahmad Jamal qui a découvert et produit Shahin Novrasli, pianiste d’Azerbaïdjan extrêmement doué.

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Shahin Novrasli nous offrait ce soir, dans la conque de la Maison des Océans, un étrange voyage en terre d’Azerbaïdjan et d’ailleurs. Dès les premières notes, comme enrichies, le son surprend et envoûte, formant des boucles, des spirales, à n’en plus finir. Profondes, graves, les tonalités s’élèvent soudain vers les aigus dans un déroulé étourdissant. Regard bleu azur et épaisse chevelure bouclée, Shahin Novrasli excelle à captiver l’auditoire, accompagnant son jeu de tout le corps. Se levant à la fin des morceaux, levant et tournant la tête comme un grand oiseau, il vit complètement sa musique et nous entraîne avec lui.

Pour l’accompagner, le contrebassiste d’Ahmad Jamal lui-même, le maestro James Cammack, le batteur André Ceccarelli et le percussionniste Erkle Koiava, qui déploie joyeusement tout un arsenal : notamment un grand tuyau rouge et sifflant, du plus bel effet, qu’il agite au-dessus de sa tête. Contrebasse, batterie et percussions enveloppent, entourent les méandres du piano fou de Shahin Novrasli, que rien ne semble arrêter. Pris dans une transe d’un calme parfait, il enroule la mélodie, à toute vitesse et sans précipitation. De l’Azerbaïdjan, nous sentons, par moments, des accents orientaux, mêlés à des influences européennes, américaines, sans rien de forcé. Ce jazz fluide et souple possède un charme enveloppant, aventureux et rassurant à la fois. Pour les bis, Shahin Novrasli a choisi, dans un sourire, de rendre hommage à Michael Jackson, avec une belle interprétation de « She’s out of my life ».

Nous y étions, nous en sortons et nous avons déjà hâte de réécouter, en boucles, le nouvel album de Shahin Novrasli, « Emanation ».

visuels: affiche officielle du festival; photo ©JM Lubrano.

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Olivia Leboyer
Docteure en sciences-politiques, titulaire d’un DEA de littérature à la Sorbonne  et enseignante à sciences-po Paris, Olivia écrit principalement sur le cinéma et sur la gastronomie. Elle est l'auteure de "Élite et libéralisme", paru en 2012 chez CNRS éditions.

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