Jazz
Cécile McLorin Salvant, c’est dans l’amour déçu qu’on fait le meilleur jazz

Cécile McLorin Salvant, c’est dans l’amour déçu qu’on fait le meilleur jazz

26 February 2016 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Son album sorti en septembre a fait son petit bonhomme de chemin, celle qui vient de recevoir le Grammy du Best Jazz Vocal Album,  Cécile McLorin Salvant, sera à la Philharmonie le 5 mars. L’occasion est toute offerte de vous parler de For one to love.

[rating=4]

En 2013, Cécile McLorin Salvant s’était faite remarquée avec WomanChild, aux Victoires du Jazz en France, elle avait été qualifiée de “Révélation vocale de l’année”. A 25 piges, celle qui possède une voix de diva chante l’amour désespéré sans larmoyer. Elle ouvre dans un brouillard confortable “Fog”, où elle avoue dans un souffle grave appuyé par les balais sur les peaux de la batterie de Lawrence Leathers penser à lui dans les bras d’un autre. On la préfère de loin en anglais, sa reprise du “Mal de vivre” de Barbara n’étant qu’une pâle relecture de l’original. Il y a chez elle, cette envie de chanter pour accompagner la pluie. La touche du pianiste Aaron Diehl n’y est pas pour rien, sachant taper dans l’élégance des aigus qui cristallisent la voix de la chanteuse.

For one to love s’écoute comme si une histoire nous était racontée. Un morceau comme “Wives and Lovers” de Burt Bacharach qu’avait à une autre époque chanté Sinatra nous impose dans des paroles très Soul music de ne pas se laisser aller :

“Hey, little girl, comb your hair, fix your make-up, soon he will open the door. Don’t think because there’s a ring on your finger, you needn’t try any more”.

Ici, elle nous embarque dans l’ambiance du Birdland dans les années 50. La musique est toujours au service de la voix. Paul Sikivie à la contre-basse trouble, ajoutant des graves aux graves de celle qui n’a jamais l’air de forcer ou de pousser sa voix.

La chanteuse née à Miami, et formée à Aix en Provence peut tout faire de sa voix, elle s’amuse. Pour “The Trolley Song” elle imite à la perfection le son des rails, du klaxon.. prouvant un panel de tessitures si vaste que cela la rend énervante.

L’album se laisse filer, d’abord comme une agréable promenade au son east coast, puis, plus il entre dans vos oreilles, plus les finesses de l’éblouissante chanteuse surviennent. Sur “Someting’s Coming”, (West Side Story) morceau lumineux et merveilleux, elle passe dans une seule phrase par toutes les rondeurs possibles. Elle chante ‘Something’s coming,don’t now when” et il semble que celle qui a déjà chanté à Marciac n’a pas  fini de grimper.

Elle sera sur scène lors de la soirée Ladies de la Philharmonie le 5 mars aux côtés de Renée Rosnes, Cécile McLorin Salvant, Anat Cohen, Melissa Aldana..

Cécile McLorin Salvant, For One to Love, 57 min, Septembre 2015, Mack Avenue Records II, LLC

Visuel : Visuel : ©http://www.cecilemclorinsalvant.com/photogallery/

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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