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François Dagregorio et Anaïs Monnet du Ballà Boum Festival  : “On se fait avant tout plaisir en programmant des artistes qu’on aime dans un cadre familial” [Interview]

François Dagregorio et Anaïs Monnet du Ballà Boum Festival : “On se fait avant tout plaisir en programmant des artistes qu’on aime dans un cadre familial” [Interview]

18 July 2018 | PAR Clara Bismuth

Du 17 au 18 août, une troisième édition arrive sur l’île de beauté, pour le festival Ballà Boum qui redonne tout son sens à l’électro. Patrimoiniu, petit village corse de vignerons situé à l’entrée du Cap Corse, se transforme en piste de danse à ciel ouvert le temps d’un week-end. Les années précédentes accueillaient des grands noms de la scène électro comme L’Impératrice ou Flavien Berger et ravissaient tous les amoureux du son et de la Corse.

Par Clara Bismuth 

Ballà Boum reste donc fidèle à ses engagements. Au lieu de proposer une myriade d’artistes à qualité diverse, la sélection ici est minutieuse et éclectique. ImportéS de l’Angleterre, des PayS-Bas, de l’Allemagne, de l’Italie et de la France, les noms qui suivent sont la preuve que l’on ne se moque pas de nous : Keep Dancing Inc, Alexis Taylor, Legowelt, Perel, Crazy P Soundsystem ou encore Daniele Baldelli, de quoi danser 48 heures. Electro-pop dans un style soirée Madchester, rock psychédélique, techno et beat cosmique, voilà la véritable définition du traditionnel festival d’été. Ascension assurée avec la jolie allemande Perel qui vient de sortir son premier album Hermetica, mélange de techno-house. Danse chaloupée sur la French Pop de Keep Dancing Inc…Oui, vous êtes bien en vacances !

Et comme vous n’êtes pas en « France », Ballà Boum sait faire honneur à ses artistes avec la présence du groupe l’Alba ou encore celle du bastiais Bertrand Burgalat en collaboration sublime avec Catastrophe.

Dans une ambiance intimiste, ce n’est que du bonheur de s’enivrer de ces sonorités, mais aussi des meilleurs crus de Patrimoniu et de gouter à une restauration locale. Il est encore temps de jeter un œil à la billetterie sur le site du festival Ballà Boum, surtout au prix très abordable du pass 2 jours proposé.

A chacun sa devise, mais à Patrimoniu on vous répétera : « L’important n’est pas d’être un bon danseur, mais d’être persuadé que l’on danse bien ».
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Pour écouter la Playlist du Festival c’est ici. 

Pour en savoir plus, nous avons communiqué avec le Président du Festival, François Dagregorio, et Anaïs Monnet co-présidente.

Comment vous est venue l’idée de ce festival ?
Avec Anaïs Monnet on vient tous les deux du milieu culturel. On s’est rencontrés dans le cadre d’un autre événement en 2013, on s’est bien entendu, on est devenus amis. Deux ans plus tard, on a eu envie de créer quelque chose à nous. Ainsi est né Ballà Boum.

Ballà Boum existe depuis trois ans maintenant et présente une programmation principalement « électro ». Souhaitez vous devenir une référence dans ce genre de festivals où comptez-vous étendre votre sélection avec le temps ?
Ce serait un peu prétentieux de vouloir devenir une référence dans le milieu des festivals. En tout cas ce n’est pas notre ambition. On se fait avant tout plaisir en programmant des artistes qu’on aime dans un cadre familial, avec simplicité.

Si l’esthétique dominante de notre programmation touche aux musiques électroniques, le terme « electro » ne nous correspond pas vraiment. Il est un peu réducteur et on a l’impression que c’est un mot devenu assez « fourre-tout ». On aimerait continuer à inviter des projets sans contrainte de style, tout en gardant une direction artistique qui nous ressemble. Ballà Boum est un petit festival, qui programme peu d’artistes. Ce serait bien qu’on arrive à rester libres de pouvoir représenter une certaine diversité musicale.

Comment sélectionnez-vous les artistes en programmation ?
On écoute pas mal de musique et on fonctionne plutôt aux coups de cœur. Il y a des gens qu’on a très envie de programmer mais qui ne sont pas toujours disponibles, d’autres auxquels on aurait pas pensé de suite et qui s’imposent comme des évidences. On constitue une espèce de puzzle en travaillant dans une logique de « plateaux » dans l’optique de servir au mieux la philosophie et l’esthétique du festival.

Quelle serait votre sélection idéale pour l’année prochaine ?
Si on connaissait déjà les noms de l’année prochaine le projet perdrait de son intérêt. On essaye de saisir le moment selon les envies des uns et des autres,
Même si c’est nous qui tranchons à la fin, on aime beaucoup prendre les idées de notre « noyau dur », c’est important d’avoir le regard du reste de l’équipe.
À côté de ça on a eu des bons rapports avec certains artistes que l’on a déjà programmé, pourquoi pas à terme en faire revenir certains dans un contexte différent…

Faites vous toujours en sorte de programmer des artistes corses ?
On n’est pas vraiment pour la discrimination positive mais il est vrai que l’on aime regarder quelquefois autour de nous, c’est important. Le côté grand écart est quelquefois excitant. Voir cette année un groupe insulaire comme l’Alba, si ancré dans la Méditerranée, sur le même line up qu’un type comme Legowelt qui va chercher des influences Techno de l’autre côté de l’Atlantique c’est fou. On essaye de se mettre à la place des gens, de créer une alchimie inattendue…

Propos recueillis par Clara Bismuth / visuel : affiche du Festival

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Clara Bismuth
Rédactrice pour le magazine Toute La Culture depuis mars 2018, principalement dans les rubriques Musique et Cinéma.

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