Musique
[Festival Paris Music] Une journée avec Adam Naas, Bachar Mar Khalifé et Camille Bazbaz

[Festival Paris Music] Une journée avec Adam Naas, Bachar Mar Khalifé et Camille Bazbaz

21 March 2016 | PAR Elie Petit

Le weekend du 17, 18, 19 mars, la première édition du Festival Paris Music a ouvert, avec brio, de nouveaux lieux et de nouveaux horizons musicaux sur ce que propose la scène parisienne actuelle. Récit d’une journée en compagnie d’Adam Naas, Bachar Mar-Khalifé et Camille Bazbaz.

Le Festival Paris Music a décidé de casser les codes. Trois fois : en installant 3 jours de musiques dans de très nombreux lieux de la capitale habituellement jamais utilisés comme scène. En s’ouvrant à la fois à des visages émergents, des artistes inconnus ou reconnus. Enfin, en proposant ces artistes sous des formats différents, vers le minimaliste et l’intime. C’est donc, dans des cadres uniques, une très belle palette de ce que la scène parisienne offre comme diversité musicale qui y était programmé ce weekend. Et ce sont 3 concerts qui ont particulièrement marqué nos yeux et nos oreilles ce samedi.

Adam Naas au Musée Cognac-Jay

Pour rejoindre la salle du dernier étage du Musée Cognacq-Jay, le public doit se faufiler entre les visiteurs du samedi. La première partie est assurée, seule, par Jacinthe, jeune artiste qui, passant de l’anglais au français avec une belle dextérité, fait part de mélodies fraiches et d’une bonne humeur contagieuse. Un beau flow et des mouvements de pantins pour une présence scénique intrigante. On veut en savoir plus, une autre fois, bientôt accompagnée dit-elle, par un batteur.

Avant même la sortie de son EP, Adam Naas connaît une notoriété grandissante sur Internet avec la sortie en février 2015 de son premier titre Fading Away. Programmé trois jours d’affilée dans le cadre du festival, il a conquis un public mêlé de néophytes curieux et de fans en attente de nouveaux sons. Sa tessiture alternant d’un grave envoutant à des aiguës berçants, ses yeux emportés vers le haut, sa silhouette changeante et ondulante, autant d’éléments qui font de sa prestation un ovni bienvenu. Sur des instrumentales de Rhodes groovy (Louis Guego) et de percussions électroniques (Christelle Canot), il développe une soul et un souffle qui rappellent à la fois James Brown et Michael Jackson. Un pari absolument réussi pour le festival, un talent à suivre assidûment.

Bachar Mar-Khalifé au Petit Palais

Une des révélations de l’année 2015 se produisait ce samedi dans un lieu insolite : une aile du Petit Palais. Seul au piano, devant plus de 150 personnes, il a réorchestré les principaux titres de son répertoire et plus particulièrement de son dernier album, le magnifique Ya Balad. Ses mains sur le clavier ou à même les cordes du piano, il rappelle que celui-ci est tout autant un instrument mélodique que percussif, quitte à le transformer en véritable percussion, tapant sur ses arcs. La salle résonne énormement, les accords et les motifs s’élèvent et sa voix est géante, répercutée par la coupole. Dans cette formule à la fois minimaliste et grandiose, il retranscrit extrêmement bien la touche electro-repetitive de son album. On pense aux expérimentations de Steve Reich au piano. Sa musique, le musicien né au Liban, la dédie à ceux qui ont perdu leur pays. Puis fini en nous transportant avec lui dans son pays “imaginaire, lointain”. Celeste, et humain.

 Camille Bazbaz à l’hôtel de Lauzun

Encore un lieu unique pour finir cette journée, sur l’Ile-Saint-Louis. Des poutres, cette fois-ci peintes, des lambris impressionnants et un mur tapissé d’un rouge-bordeaux comme on en fait plus. “C’est chic chez vous !” commence Bazbaz. Chanson après chanson, accompagné de son fidèle Rhodes, il raconte ses séductions, ses déceptions, ses malheurs et ses bonheurs. Toujours teinté d’humour. Dans la salle, tous rient, certains s’embrassent sur leur chanson préféré, d’autres se lèvent et dansent seul. C’est là que Bazbaz est universel, il parle de l’amour passé, vécu et espéré. Il y en a pour tous. C’est touchant, fort et drôle parfois. Addictif aussi. Il reviendra pour 3 bis. Renvoyant son public chez lui de force, après avoir joué deux fois Donne-moi un baiser, le nouveau titre de son album à venir.

Un pari donc réussi pour ce nouveau festival !

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L’agenda culture de la semaine du 21 mars 2016
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Elie Petit
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