Electro
[Live report] Le N.A.M.E Festival à la Tossée (Tourcoing)

[Live report] Le N.A.M.E Festival à la Tossée (Tourcoing)

22 September 2013 | PAR Audrey Chaix

2013-09-21 23.30.53 Ce week-end, les fans de musique électro au nord de la France étaient au rendez-vous pour le N.A.M.E Festival. Organisé par l’association Art Point M, dont l’une des fondatrices, Fanny Bouyagui, a été décorée de la Légion d’Honneur pas plus tard que la semaine dernière, le N.A.M.E Festival est plus qu’une date dans le calendrier des festivals au nord de Paris : c’est l’événement phare de la rentrée musicale en métropole lilloise, dans un lieu exceptionnel. On y était.

Après un warm up aux sonorités africaines à la Gare Saint Sauveur, direction les navettes qui, toute la nuit, emmènent les festivaliers dans la zone de l’Union, puis les ramènent sur Lille. Une petite à demi-heure plus tard, nous voilà sur les lieux du crime. Et ça, déjà, c’est une expérience en soi.

Car c’est la quatrième année que le N.A.M.E a quitté Lille et le Tripostal – faute de place – pour un endroit très particulier, digne des plus belles scènes underground berlinoises. Une usine désaffectée, La Tossée, en plein milieu de la zone de l’Union, friche en pleine requalification à la croisée de trois villes au lourd passé industriel – Roubaix, Tourcoing et Wattrelos. Une usine de peignage de laine, aujourd’hui vide – restent cependant la brique, les poutres métalliques, les cheminées. L’endroit est brut, dans son jus, à l’image d’une friche industrielle dont le futur se dessine peu à peu – on est tout près du tout nouveau Centre Européen des Textiles Innovants, inauguré en octobre 2012, de la rédaction de Nord Éclair, du siège social de Kipsta. Requalification qui signera d’ailleurs bientôt la fin du N.A.M.E à La Tossée, puisque le festival devrait déménager l’an prochain.

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Sur ce site exceptionnel, trois scènes : deux se trouvent dans d’immenses salles de l’ancienne usine, avec haut plafond et décor cent pour cent industriel. La troisième scène est à l’extérieur, sous un chapiteau translucide qui permet de deviner les usines environnantes. Difficile d’oublier le passé de la région alors que l’on danse au rythme des DJ sets.

Et alors, parmi une programmation qui n’avait peut-être pas la même force que l’édition 2012, qu’avons-nous retenu ?

Notre coup de cœur, c’est incontestablement le back to back entre Hudson Mohawke et Rustie, deux Écossais qui osent tout, et surtout le meilleur. Un chouïa de dubstep, une pincée de deep house, mixés avec des beats expérimentaux : même pas besoin de bière pour secouer les cheveux et remuer les gambettes. Devant la scène, ça pogote avec férocité. Un vrai moment de communion électrique.

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On a aussi apprécié la ferveur du public devant l’événement du samedi soir, Boys Noize. Distribution de masques en carton “Happy Face” pour tout le monde, et le public devient complètement fou avant même que l’Allemand ne débarque sur scène. Nous voilà transportés à Berlin par un DJ set au cordeau, propre, qui fait vibrer de la pointe des orteils jusqu’à celle des cheveux. On se laisse aller sans retenue (et on est contents d’avoir récupéré des bouchons d’oreille au bar).

On a beaucoup aimé aussi le live (avec des instruments : ok, ce n’est pas dans la plus pure tradition électro, mais ça change, et à 3h du matin, lors de la deuxième nuit du festival, ça fait du bien aux oreilles) de WhoMadeWho – même si on n’est pas restés pour l’intégralité du set, l’attraction de la navette pour retourner à Lille et dans son lit était trop forte. Que d’énergie balancée par ces Danois, qui manient la guitare électrique avec fureur.

Dernier highlight de notre week-end électrique : Emika. Certes, la salle était bien vide pour accueillir la DJ en live. Mais sa voix envoûtante nous a plongé dans une transe bien agréable, tout à fait propice à savourer la mélancolie de son set extatique, sorte de pièce fleuve aux rythmes alanguis – parfait un vendredi soir, à une heure du matin.

Sans mentionner Letherette, Wankelmut, Tale of Us, Ellen Allien, Art is a Consequence, et les habitués du N.A.M.E – Péo Watson, Matthus Raman, Deiva & Djos… On en est sortis claqués, mais bienheureux. Prêts à remettre ça l’an prochain… on ne sait pas encore où, mais une chose est sûre, on n’oubliera pas de sitôt le charme brut de La Tossée.

2013-09-22 02.33.15 Photos : © AC

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Audrey Chaix
Professionnelle de la communication, Audrey a fait des études d'anglais et de communication à la Sorbonne et au CELSA avant de partir vivre à Lille. Passionnée par le spectacle vivant, en particulier le théâtre, mais aussi la danse ou l'opéra, elle écume les salles de spectacle de part et d'autre de la frontière franco-belgo-britannique. @audreyvchaix photo : maxime dufour photographies.

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