Electro
[Live report] Arabic Sound System à l’Institut du Monde Arabe

[Live report] Arabic Sound System à l’Institut du Monde Arabe

20 September 2014 | PAR Elie Petit

Hier avait lieu la deuxième édition de la soirée Arabic Sound System à l’Institut du Monde Arabe. On vous raconte cette soirée hors du commun.

Arabic Sound SystemTout a commencé avec la projection, très appréciée, du film Electro Chaabi de Hind Meddeb, qui raconte l’essor de la scène underground du Caire post-révolutionnaire, où la musique est un instrument de cohésion et de contestation pour la jeunesse contre tous les régimes qui ont succédé à Hosni Mubarak.

Sur la terrasse panoramique de l’Institut, ça parle toutes les langues et les trentenaires et jeunes trentenaires attendent, sagement, la tempête musicale qui s’annonce.

Le line-up de l’événement se joue dans deux lieux du bâtiment : l’Hypostile, au second sous-sol de l’Institut avec ses colonnes impressionnantes et la salle du haut Conseil et sa terrasse au 9ème. La circulation est intense via les ascenseurs en verre.

Revenons à la musique. Ce soir, la tempête a indiscutablement un nom : elle s’appelle Sadat et Alaa 50, les héros du film projeté plus tôt. Le duo de rappeurs égyptiens et leur DJ ont enflammé le deuxième sous-sol de l’institution présidée par Jack Lang.

Leur beatmaking, à base d’instruments orientaux (darbouka trafiquées, nays, violons, trompettes) a déchaîné le public. On remarque immédiatement les habitués, qui prennent le pas de danse et les néophytes, qui ne savent pas s’il doivent se diriger vers de la danse orientale, de l’electro ou même du ragga, venus s’encanailler sur le rap des deux cairotes. Un vrai mélange, sur scène et dans le public.

Les applaudissements nourris et les youyous s’intercalent entre les morceaux. La sueur gagne les fronts. Il y a ceux qui dansent seuls, un peu au loin et ceux qui dansent tous ensemble, entre amis ou entre inconnus, survoltés par la scansion infinie et le beat endurci de Sadat et Alaa 50, parsemé de samples de chanteuses orientales auto-tunés.

Un côté à la fois surréaliste, tant la foule s’est éprise rapidement de deux rappeurs et très réaliste tant on vit leur authenticité. Certains chantent même les couplets des différents titres interprétés sous le décor pharaonique en papier mâché surplombant les rappeurs.

Au 9ème étage, Aïsha Devi (Danse Noire) livre un live envoutant, véritable performance entre DJing et le travail sur les échos de son propre chant. Le duo Qabbalah, chéchia et casquette-cagoule offre un dj set très puissant. Impact.

Petit regret, pour la scénographie trop peu travaillée et les lumières bien trop fortes ainsi que l’absence de musique sur la terrasse.

Il est 4 heures. Le sol commence à coller, c’est bon signe. On retourne à l’Hypostile pour voir le set destructeur et stratosphérique de Gilb’R, qui danse derrière les platines et communique joyeusement avec le public.

Et c’est finalement vers 5 heures que l’Arabic Sound System s’est doucement endormi, que le Caire s’est éteint, à Paris.

Vivement la prochaine.

Visuel : (c) affiche de la soirée

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Elie Petit
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