Electro
[Chronique] The Hacker ou le kitsch très glamour de « Kraft »

[Chronique] The Hacker ou le kitsch très glamour de « Kraft »

14 November 2014 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Nous vous parlions en avril de LOVE/KRAFT part one qui, était, la première partie d’un album aujourd’hui abouti. Kraft est plus léger que Love, tout en restant dans les codes métalliques que The Hacker maîtrise si bien.

[rating=4]

Cet opus signé sous son label, Zone Music qu’il a fondé avec Gesaffelstein, est évidemment noir et profond. Mais, ici, des touches très 80’s qui font la part belle aux reverb apportent une touche d’humour découverte dans Love. On entre dans ce travail par “Jalousy”, qui donne un tempo faussé à l’album. Alors que ce premier titre tape directement en nous amenant aux grandes heures de Détroit il bascule, avec “Tenebra” dans une chanson quasi pop où la voix du chanteur du légendaire groupe new-yorkais Crash Course In Science est très présente. Elle disparaît pour le titre éponyme de l’album, là, une bombe géniale qui navigue en eaux troubles. “Jupiter Skyline” nous fait grimper dans les tours, pour un titre efficace qui zippe et frappe dans une lenteur absolument envahissante.

Nous sommes face à une continuité parfaite de Love qui s’amusait de cassures dans un tempo à la fois futuriste et ancré dans les origines de la techno. L’homme sait glacer avec délice ses sets et Love/Kraft s’écoute maintenant d’un seul tenant.

La preuve est donnée par “Past&Future” qui résume cette tension toujours très présente chez The Hacker entre les fondements et ce qui adviendra. A la fois bande son possible d’un film de Science Fiction et son parfait d’une post Rave. Il sait manier avec intelligence et malice son propos. La techno est ici une douce violence au son hypnotique.

Sa déclaration, “You” on aimerait bien l’avoir que pour nous dans les réminiscences d’une nuit très Kim Wilde. Oui, les références sont nombreuses à la fois à une culture pop voir kitsch très assumée.

Il s’en va sur de expérimentale pure, pour “Sommeil Solitude”. Morceau parfait qui progresse sans en avoir l’air. La continuité se fait donc mais avec plus de nostalgie ici. The Hacker signe un troisième projet solo réussi qui se mange plutôt froid au très petit matin.

The Hacker, Love/Kraft, 2014, Zone Music, 39 min.

Visuel : (c) pochette de Love/Kraft part two de The HAcker

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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