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[Live-Report] Mama’s Festival Jour 1 – Jean-Michel Blais et les autres

[Live-Report] Mama’s Festival Jour 1 – Jean-Michel Blais et les autres

19 October 2017 | PAR Alice Aigrain

La frénésie du Mama’s festival est une composante déterminante de la couverture d’un tel évènement. Plus de 100 concerts dans 12 salles différentes sur trois jours. Les chiffres donnent le tournis alors forcément, les showcases se chevauchent et l’on entame des courses effrénées sur le boulevard Rochechouart pour en rater le moins possible.

Pourtant parfois, le temps s’arrête.

Il s’est suspendu hier, dans la chapelle du lycée Decour, le temps que les arpèges s’égrènent sur un piano aux cordes émaciées par le temps. Quarante-cinq minutes durant lesquelles Jean-Michel Blais a joué les titres de son album Il. Seul devant le piano, avec toute sa générosité et sa sensible écoute, il a su transporter son auditoire au cœur de son univers. Il est difficile de définir où nous avons atterri. Le cadre intimiste et l’amicalité naturelle du pianiste laissent à penser que l’on est probablement passé faire un tour chez lui, quelque part entre la grandeur des paysages du Québec et la douce animation des rues de Montréal. Les paysages se sont dépeints, toujours empreints d’une humble beauté. De celle qui émeut sans en faire trop, de celle qui serre le cœur sans avoir à jouer sur le pathos.

Il y a quelques choses qui touchent au quotidien dans la musique de Jean-Michel Blais. Que les mélodies soient graves et tourbillonnantes comme dans Nostros, mélancoliques et cycliques comme dans Ad Claritatem Domine ou légères et silencieuses, comme dans Casa, on retrouve la simplicité et la profondeur des petites introspections de la vie.

À l’écoute, se retrouve de la fougue de Gonzales – influence qu’il revendique -, de la romance de Ludovico Einaudi et du minimalisme de Philip Glass. Jean-Michel Blais proposera pour rappel le célèbre Opening du compositeur américain, avant que les basses du concert de Wayne Snow à l’étage inférieur ne rendent inaudible le morceau. La composante du temps a donc refait son entrée et les concerts ont filé, de salle en salle, changeant de styles et d’ambiances à chaque arrêt.

visuels : A.A.

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Alice Aigrain
Contact : [email protected] www.poumonsvoyageurs.com

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