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[Live report] Festival Musique Française en Provence, dernier jour

[Live report] Festival Musique Française en Provence, dernier jour

13 August 2013 | PAR Laurent Deburge

C’est avec l’ensemble de flutistes Tétraflûtes que s’est achevée la première édition du festival Musique Française en Provence, à Villecroze (Var).

Ce quatuor féminin de talent s’est produit dans le cadre d’un hommage au grand flûtiste Christian Lardé, qui s’était établi dans la région, à Flayosc. Le chef d’orchestre et compositeur Franck Villard a transmis les mots de respect et d’admiration de Michel Plasson à l’égard de ce soliste d’exception.

Avec des choix de mise en scène comme de programme originaux, un jeu de spatialisation et de résonnance dans le chai majestueux de Château Thuerry, les flûtistes virtuoses (Tanjia Muller, Claire Chanelet, Eliane Williner et Amandine Monier), toutes de blanc vêtues, ont été à la hauteur de l’exigence flûtistique du maître récemment disparu. Le concert a commencé de manière enlevée, avec la jubilante polyphonie du Concerto en la mineur de Joseph Bodin de Boismortier, qui a ravi l’auditoire. La Romance de Saint-Saëns, interprétée par Claire Chanelet accompagnée par Franck Villard au piano, est une pièce charmante et enlevée, comme une douce élégie et une invitation au voyage sentimental. Tanjia Muller a joué l’incontournable Syrinx de Debussy dans une inspiration recueillie. La deuxième partie du concert, plus déconcertante, était consacrée à des œuvres contemporaines, comme la « Suite provençale pour deux flûtes » de Daniel Schnyder (né en 1961), tentative d’illustration régionaliste du mistral ou de la bouillabaisse, servie avec dextérité par Amandine Monier, membre de l’Orchestre régional de Cannes PACA et Eliane Williner, membre de l’orchestre de chambre de Genève. Une pièce de Sophie Lacaze (née en 1963), « Estampes », nous orientait du côté du Japon. Elle a été écrite spécialement à l’intention du quatuor Tétraflûtes, pour leur spectacle « jikkenkobo.ch » qui fait revivre le collectif d’artistes japonais actif de 1951 à 1958 et dont des compositeurs comme Takemitsu ou Suzuki étaient membres. « Tristia » (2005-2011), de la compositrice roumaine Doina Rotaru, née en 1951, crée une matière sonore puissante et sensuelle, pour une montée en force dramatique et envoûtante.

Cette première édition du Festival Musique Française en Provence, dirigé par la mezzo soprano Sandrine Sutter, sous le haut patronage de Michel Plasson, les bons soins du président Franklin Berrebi, l’accueil du maître de Château Thuerry, Jean-Louis Croquet, et la complicité exigeante du pianiste, compositeur et chef d’orchestre Franck Villard, a été une véritable réussite, pour un projet lancé comme un défi il y a moins d’un an.

Complicité entre des artistes de grand talent ayant à cœur de servir la musique à son plus haut degré d’exigence, bonheur évident du public, ce festival s’est déroulé dans une grande simplicité, autour des plaisirs complémentaires de la grande musique, de la convivialité et du vin.

Déguster l’opéra ou la mélodie française sans afféterie ni chichis, profiter du meilleur de la musique sans souffrir le snobisme qui y est trop souvent associé, c’est le pari gagné par Sandrine Sutter et ses complices. Longue vie au festival Musique Française en Provence !

Cette expérience est extrêmement encourageante et invite à aller plus loin. On souhaite ainsi une longue vie au Festival « MFEP ».

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Laurent Deburge

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