Classique
Le classique version Hollywood à Royan

Le classique version Hollywood à Royan

29 July 2017 | PAR Laurent Deburge

Retour sur la plage de la grande Conche de Royan pour la 3ème soirée du festival Un violon sur le Sable, qui reste sans doute l’évènement le plus populaire consacré en France à la musique classique.


Il faut souligner la prouesse technique de réussir à aussi bien sonoriser le superbe orchestre symphonique du festival, en plein air et pour le plus grand nombre. La gageure est gagnée : c’est le seul festival classique où l’on ne croise aucun snob, ni aucun critique pisse-froid, car ils ne viennent pas. Ils se récrieraient certainement quant au dispositif grandiose, au choix assumé de ne jouer que des œuvres courtes ou bien des mouvements de concerto, d’alterner comme ce soir España de Chabrier avec la marche du Star Spangled Banner ou le mambo de West Side Story, d’enchaîner Mendelssohn et sa fantasmagorique ouverture du Songe d’une nuit d’été avec la musique du film Cinema Paradiso composée par Ennio Morricone. Mais c’est la puissance de l’orchestre que de tout se permettre et de permettre l’accès de tous à toutes les musiques. Il faut saluer ici le charisme du chef Jérôme Pillement, maître de cérémonie pédagogue et malicieux, qui distille ses anecdotes musicales d’une voix de stentor entre chaque morceau.

Côté stars, si le violoniste parrain du festival Nemanja Radulovic, avec son panache chevelu et sa tenue rock n’roll a fait effet dans le 1er mouvement du Concerto de Max Bruch, c’est incontestablement la prodigieuse pianiste géorgienne Khatia Buniatishvili qui était la plus attendue. Quand elle apparaît dans sa robe lamée argent, tout prend sens. C’est évidemment une star hollywoodienne, une icône du piano contemporain qui fend l’air marin, et quoi de plus approprié que de jouer le 2ème concerto de Rachmaninov. Comme dit Marylin dans Sept ans de réflexion : « Chaque fois que je l’entends, j’éclate en morceaux !… Ça me secoue ! Ça me fait trembler ! Ça me donne la chair de poule ! Je ne sais plus où je suis, ni qui je suis, ni ce que je fais ! »

La pianiste semble ici tout à son aise, maîtrisant le flot de notes et alternant entre attitude méditative et dialogue avec le chef.

Pour compléter le programme, en illustrant la diversité des propositions, deux danseurs étoile, Dorothée Gilbert et Mathieu Ganio, faisaient un pas de deux tiré du Lac des Cygnes de Tchaïkovsky, très bien accompagnés par des solistes de l’orchestre mais malheureusement affreusement filmés, ce qui ne rendait pas hommage à leur talent. Si la soprano russe Maria Bochmanova fut très applaudie dans un air pyrotechnique du Lucia di Lammermoor de Donizetti, c’est le final de la soirée qui fut d’une beauté stupéfiante, avec de magnifiques feux d’artifices tirés en cadence, sur la musique du « Young Person’s Guide to the Orchestra » de Benjamin Britten. Manière de dire qu’au Violon sur le sable, ce sont surtout les enfants qui sont à l’honneur, que ce soit les futurs amateurs de classique ou bien ceux que les auditeurs plus âgés sont parvenus à ne jamais cesser d’être.

Soirée du Vendredi 28 juillet 2017.

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Laurent Deburge

On retrouvera Khatia Buniatishvili le 29 juillet à Talmont-sur-Gironde, dans la programmation hors les murs, “Un violon dans la ville”.

Dernière soirée d’Un violon sur le sable le 30 juillet pour une soirée consacrée à la musique de films.

Toutes les informations sur le site du festival. 

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