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[Interview] Marianne Gaussiat nous parle de la programmation de Classique au Vert 2016

[Interview] Marianne Gaussiat nous parle de la programmation de Classique au Vert 2016

01 August 2016 | PAR Yaël Hirsch

Comme chaque année le Parc Floral ouvre ses espaces très verts au public pour un festin de musique. Le classique a toute sa place, avec de grands noms de solistes et de voix, mais souvent, les concerts flirtent aussi avec les musiques classiques du monde. La directrice du Festival Classique au Vert, Marianne Gaussiat, a accepté de répondre à nos questions.

La thématique de cette année étant “Voyages inattendus” ou placez vous la limite / et le dialogue (!) entre classique, jazz et musiques du monde ?

Dans mon monde musical, il n’y a pas de limite entre les genres. De tout temps, les compositeurs se sont inspirés des musiques du monde, des musiques traditionnelles et de tradition orale pour composer leurs œuvres. Lorsque je travaille sur la programmation du festival j’essaye toujours de permettre au public de retrouver les racines et les inspirations des œuvres programmées.

L’an dernier 80 000 personnes sont venues aux concerts de classique au vert. Quel est l’objectif de cette 19ème édition?
Est ce facile de faire venir le “grand public” et notamment les familles vers le classique?
Avez vous des interlocuteurs privilégiés pour réfléchir à cette question?

Classique au Vert fait partie des grands rendez-vous de la musique classique en France. Ce n’est pas le seul bien entendu puisque les Folles Journées de Nantes ou Le Violon sur le sable à Royan sont eux aussi très suivis par le grand public. Par contre il faut rappeler que Classique au Vert est véritablement un événement populaire puisque nous réunissons autour de la musique classique, des milliers de spectateurs dont de nombreuses familles et que l’accès aux concerts est à 6€. Autre atout du festival, le site du Parc Floral. C’est certainement, le lieu idéal pour faire connaître la musique classique au plus grand nombre. Il permet aux mélomanes de profiter d’un événement musical de haut vol à Paris durant l’été,  tandis que les néophytes peuvent découvrir cette musique sans le poids et les conventions des grandes salles parisiennes.

Quelles sont les difficultés techniques à surmonter  pour proposer de la musique classique en plein air?

C’est évidemment la question du son. Chaque concert de ce festival réunit plusieurs milliers de spectateurs, et tous les concerts sont sonorisés. Mais cela ne doit pas être au détriment de la musique, des timbres des instruments et des intentions musicales des interprètes, bien au contraire! La musique classique peut et doit être sonorisé dans un lieu comme ceux-ci. Mais cela demande un savoir faire et des techniques tout à fait spéciales pour que le résultat artistique soit irréprochable.
Depuis 5 ans nous travaillons avec un système de diffusion appelé Wave Field Synthesis (synthèse de forme d’ondes) qui permet de garder la spatialisation naturelle des sources (artistes) originales d’un concert tout en la gardant constante où que l’on se trouve dans la salle. C’est ce type de système que l’on retrouve par exemple à l’Espace de Projection Sonore de l’IRCAM. C’est une petit révolution pour un lieu comme le Delta du Parc Floral, et tous les artistes invités sont unanimes : « C’est incroyable ! »

Cette année de grands noms comme Karine Deshaye ou Vincent Ségal sont attendus. Comment choisissez vous vos têtes d’affiche?

Ce sont avant tout des coups de cœur artistiques et humains. Mais c’est aussi un choix lié à la spécificité de ce festival. Les artistes invités doivent « embrasser » et convaincre un public très hétérogène. Il faut donc des artistes puissants, capables d’interagir avec le public, de le faire vibrer d’exaltation ou au contraire de lui couper le souffle et de suspendre le temps.

Quelle est la place à faire aux jeunes talents ?

Depuis toujours ce festival ouvre grand ses portes à la jeune génération d’artiste. C’est un choix tout à fait personnel qui a permis au festival de créer des liens forts avec de nombreuses fondations et structures qui accompagnent les jeunes artistes dans leur développement. C’est le cas avec l’Orchestre Français de Jeunes qui viendra pour la seconde fois au Parc Floral, mais aussi avec la célèbre Fondation Banque Populaire, le festival d’Aix,  les lauréats HSBC, ou encore ProQuartet. De belles découvertes en perspective…

Pouvez vous nous parler des ateliers de chant ? Comment s’inscrire ?

L’atelier de chant « Si on chantait » a été créé par Classique au vert pour permettre aux franciliens qui rêvent de chanter ou de faire partie d’une chorale de franchir le pas. Les participants peuvent venir à une séance ou à toutes les séances sans aucune obligation d’inscription. Le travail est basé sur la répétition, inutile de connaître le solfège ou de savoir lire une partition. Durant un mois et demi, cette chorale éphémère menée par la chef de chœur Marianne Seleskovitch travaillera une dizaine d’œuvres minutieusement choisies pour permettre un rendu cohérent.
Un concert final aura lieu le 18 septembre sur la scène du Delta.

Du 6 août au 16 septembre au Parc Floral. Tout le programme ici.

Infos pratiques

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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