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[INTERVIEW] : Christian-Pierre La Marca :  Les musicales de Pommiers « servent notre but de rendre la musique classique vivante et actualisée »

[INTERVIEW] : Christian-Pierre La Marca :  Les musicales de Pommiers « servent notre but de rendre la musique classique vivante et actualisée »

15 July 2016 | PAR Antoine Roynier

Du 5 au 7 août et du 12 au 14 août, a lieu « Les Musicales de Pommiers » au cœur de la Loire. Adrien et Christian-Pierre La Marca sont à la direction artistique de ce festival de musique classique. Faute de pouvoir réunir les deux frères en même temps, nous avons interviewé ce dernier sur ce projet prometteur.

Dans une précédente interview, vous avez mentionné que votre festival « Les Musicales de Pommiers » était une forme d’hommage à votre père. Pouvez-vous nous en dire plus?

C’est une forme d’hommage. Il y a quelques années, mon père, qui était musicien, avait posé les premières pierres et jalons de ce projet. On avait pas du tout pour but de faire un festival mais sa mort a été un moyen de lui rendre hommage et de se recentrer sur la famille. C’est un événement familial qui a été projeté par lui et qu’on a construit par rapport aux fondations qu’il avait posées.

Vous assurez, avec votre frère Adrien, la direction artistique du festival, la famille joue-t-elle un rôle central dans la programmation?

Pas dans la programmation. La famille nous aide dans l’organisation, c’est aussi un soutien moral et mental. Ce sont surtout les bénévoles qui jouent un rôle central aux « Musicales de Pommiers ». Ils jouent le jeu de plus en plus et s’investissent vraiment dans l’aventure. Voilà ça prend forme d’année en année, c’est de mieux en mieux.

Justement, qu’est-ce qui a changé dans le festival depuis sa création jusqu’à la quatrième édition en août prochain?

Énormément de choses! La première année, on a monté le festival en deux mois. Il n’y avait que les copains, pas de budget et on a fait deux concerts la première année mais on s’est rendu compte du potentiel. Il y avait du monde dès le départ. L’acoustique du lieu était incroyable. On a aussi senti la ferveur dans cette région (La Loire). La première année, c’était deux représentations en deux jours. Maintenant, on fait huit concerts sur deux week-end.

Cette acoustique, qu’est-ce-quelle a de si particulière dans ce prieuré ?

C’est difficile d’expliquer une acoustique. Mais bon, c’est la qualité de la résonance avec la veille pierre. En plus, c’est un lieu chargé d’histoire. Le fait d’y être, pour les musiciens comme pour le public, crée une sorte de résonance particulière. Selon moi, le dosage est parfait lorsqu’il y a du monde notamment pour les cordes, on se sent porté.

Quelle est la ligne directrice de la programmation ?

On fait des concerts thématiques, la plupart du temps. On a deux caractéristiques. Déjà c’est un festival de musique de chambre plutôt axé sur la jeunesse. On invite des jeunes musiciens qui ont déjà des grandes carrières. On essaye de varier avec les aînés qui viennent un parrainer les jeunes.

Ensuite, on a deux concerts « ouverts », cette année se sera du jazz et de la musique juive. Le dimanche matin ont fait un Bach and Brunch, c’est un concert participatif. On va donner aux gens des chorales de Bach et à la fin, ils chantent avec les musiciens. On essaye de rassembler le plus possible. Et l’autre, c’est un concert encore plus « ouvert ». On l’a appelé, à l’instar d’une compile, J’aime pas le classique mais ça j’adore. On joue des choses connues que les gens connaissent et au milieu on insert des morceaux totalement inconnus mais assez accessibles.

L’autre ligne directrice importante du festival, c’est le fait qu’on présente, chaque année, un compositeur en résidence. Cette année, c’est Philippe Hersant. Il va parler des heures de ses propres œuvres. On lui donne l’occasion de s’exprimer et d’expliquer aux gens ses procédés de compositions. Il illustre tout cela avec des musiques dites classiques et il va passer des extraits. Pour nous, c’est très important parce c’est le futur. On rallie le passé avec le présent et le futur. Il faut que les gens entendent et voient un compositeur en vrai.

Donc il y a vraiment cette idée de transmission dans votre festival…

Oui, on considère qu’un public, ça se façonne. Les gens doivent sentir, lors de leur venue au festival, qu’ils découvrent ou apprennent des choses car ils sont au contact de grandes personnalités. Tout cela sert notre but de rendre la musique classique vivante et actualisée.

Pour servir ce but, l’année dernière vous aviez mélangé les genres en rassemblant lors d’un même concert un artiste jazz et un artiste classique, allez-vous réitérer l’expérience ?

La même chose cette année avec Michel Portal, Yaron Herman et nous même. On va créer une passerelle entre le quintette de Mozart à la clarinette et des clarinettes jazz avec une improvisation jazz totale complétée par un piano, un saxophone et un bandonéon. On essaye vraiment de casser les contraintes et de faire en sorte que tout le monde soit libre.

Et vous faites des « balades musicales », pouvez-vous nous expliquer le concept ?

C’est plutôt une promenade musicale. L’année dernière, on a eu une visite guidée du prieuré de Pommiers et on s’est rendu compte que le bâtiment était construit sur plusieurs périodes. Selon les étages, on change d’époque. Puis, on s’est dit pourquoi pas agrémenter cette visite avec les musiciens présents. On va donc essayer d’adapter quelques musiques au lieu. C’est vraiment important pour nous, on essaye de rassembler toutes les forces en présence, pour mettre le lieu au service de la programmation et la programmation au service du lieu.

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