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“From Within” création entre sacré, instruments, lumières et electronica par l’Ensemble Intercontemporain

“From Within” création entre sacré, instruments, lumières et electronica par l’Ensemble Intercontemporain

09 June 2018 | PAR Yaël Hirsch

Ce vendredi 8 juin 2018, en sa salle de la Cité de la Musique, l’Ensemble Intercontemporain dirigé par Matthias Pintscher créait l’oeuvre de Marko Nikodijevic et Robert Henke : From Within
[rating=3]

Salle comble pour assister à cette création mondiale très attendue où les lumières de Robert Henke et les orchestrations de Marko Nikodijevic se donnaient pour objectif de se confronter au sacré. Dirigé dans la pénombre et la semi-pénombre par le charismatique Matthias Pintscher, ce concert de 50 minutes nous a plongés dans un univers chuintant, solennel et onirique où l’universel et l’intime se mêlaient.

Tout commence donc dans le noir. Des sons un peu magiques créent comme un éveil des consciences. Puis c’est sur fond de lumière tamisée que l’on devine les membres de l’Intercontemporain sur scène, sous le grand dispositif de LEDs verticaux mis en place par Robert Henke pour donner un tour “Vjing” à cet événement synesthésique où le son des instruments vient frontalement de la scène (pas de spatialisation) et où l’électronique au contraire vient frapper au plus personnel et intime avec la WFS (diffusion par Wave Field Synthesis). Et c’est par grandes vagues où les sons et les couleurs (rouge, puis verte, puis bleue, puis des grandes stries blanches verticales…) qu’avance From Within.

Les séquences paisibles et intimes sont parfois chaleureuses (souffles, clapotis d’eau et sable qu’on tamise) parfois grinçantes (cordes, chuintements, et cliquètements) et les grandes envolées sont souvent solennelles (percussions), surlignés de fulgurances orientalistes (flutes ou rythmes de musique du moyen-orient) dans une ambiance tribale de questionnement. Les séquences se suivent et l’on a parfois l’impression d’être dans un film d’animation, avec des moments plus intenses sur les sens quand l’électronique domine et crée des stimulations proches et nouvelles. Un acmé de l’orchestre en tension arrive à peu près aux deux tiers, qui se mêle à une lumière-feux d’artifices. Et l’intime et le cohorte se poursuivent encore un peu avant que la création ne s’ensommeille.

La question du sacré n’a pas été résolu, mais la performance même prouve bien qu’entre le transcendant et l’intime, les sens tissent des liens puissants…

visuels : photo officielle et YH

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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