Chanson
Cathialine : une expérience hypnotique aux Trois Baudets

Cathialine : une expérience hypnotique aux Trois Baudets

 

 

Les Trois Baudets poursuivent leur quête de nouveaux talents. Le mercredi 30 novembre, nous y avons découvert, dans une première partie, Cathialine, auteur-compositeur-interprète. Un univers singulier, éthéré et riche.

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Comme souvent les Trois Baudets révèlent de belles surprises. Nous nous installons dans cette petite salle intimiste, prenons place dans ses fauteuils feutrés et confortables. Au bout de quelques minutes, la scène sort de l’ombre. Une lumière jaune tamisée se projette sur un violoncelle et les premières notes du Chant des oiseaux s’envolent. On reconnaît là l’adaptation poignante de Pablo Casals. Puis, après quelques mesures, un autre pan de la scène s’éclaire, un piano, des percussions, une musique déjà à mi-chemin du classique et des airs jazzy, singulière. La voix de Cathialine s’élève, aérienne et lumineuse, chaleureuse, par-dessus les notes claires du piano.

Sa musique est sensible et inspirée, à l’image de ses textes. Elle nous raconte la difficulté de nous comprendre, de se dire ce qu’il faut au bon moment, de se dire je t’aime. Elle revient, en une complainte sans parole, vibrante et sensible, sur la mort d’Aylan. La musique comble les manques de la langue, révèle ce que les mots, la poésie, le chant même ne peuvent dire. Elle évoque la relation ambiguë de la muse à son peintre, du sculpteur à son modèle.

 

« Désir, ambiguïté », les mots résonnent et les instruments se mêlent en un corps à corps sensuel, mouvement fougueux d’une danse devenue quasi tribale. Ce sont Rodin ou Renoir, tout à leur modèle, épousant les courbes d’une hanche, caressant le galbe d’un mollet, la rondeur d’un sein. Les toms se transforment alors en tambours aux rythmes lascifs et planants. Il y a là quelque chose d’extrêmement poétique.
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En un même monde, plusieurs univers se déploient. La douceur aérienne d’un air d’opéra, l’atmosphère intime et prenante d’une musique de chambre se mêlent à des rythmes incantatoires et frénétiques, tantôt hypnotiques, tantôt charnels. Quelque part entre le jazz, le folk et la pop, quelque chose entre Agnès Obel, Björk et Tori Amos mais, et c’est là ce qu’on a aimé, avec sa propre voix et ses propres rythmes.

 

On aurait voulu que cette première partie aux Trois Baudets se prolonge encore au-delà des rappels. Une consolation : son album « Worship The Weakness » est prévu courant 2017. Artiste à suivre.

Cathialine aux Trois Baudets

30 novembre 2016 à 20h

avec Frédéric Kret au violoncelle

et Nicolas Mathuriau aux percussions

 

http://www.lestroisbaudets.com/spectacle/eddy-de-pretto-2-jo-wedin-jean-felzine-3/

 

http://www.cathialine.com

http://www.facebook.com/cathialineofficiel

 

Visuels : © Tommy Pascal

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DIANE ZORZI DU MAGAZINE DES ENCHÈRES

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