Musique

CD : Joseph d’Anvers, Les jours sauvages

30 June 2008 | PAR Yaël Hirsch

Le deuxième album de Joseph d’Anvers vient de sortir. Le jeune chansonnier quitte Paris pour sillonner le vaste monde et donne à sa guitare des accents pop-rock.

« Les choses en face » (2006, Atmosphériques) avaient révélé au public français un parolier talentueux. En cavalier solitaire, accompagné de sa seule guitare, Joseph d’Anvers éclairait les bars de Pigalle d’une lumière mélancolique et violente. Tout aussi ténébreux, « Les jours sauvages » quittent cependant le pavé mouillé de la solitude au pied de la butte Montmartre. Encadré par le producteur Mario Caldato Jr, ce deuxième album a été enregistré au Brésil et constitue un véritable travail de groupe, tourné vers un pop-rock métissée.

Le premier duo des « Jours heureux » est très représentatif de ce virage musical : l’impétueux « Kids » est en effet international inspiré du film houleux de Larry Clark (1993), chanté en Français et en Anglais, et très Rock’n roll, interprété en duo avec Money Mark, ancien des Beastie Boys. De même, la guitare électrique de « 1000 fois » ou de « L’amnésie » est un pur cri rock. Quand le son se fait plus électro, Joseph d’Anvers prend des faux airs d’Etienne Daho (“Entre mes mains”). Et puis, certaines chansons de l’album on carrément un fond slam ( « Le bas blesse »), un écho étrangement inquiétant (« Le continent ») et un beat hip-hop (« A mi distance », « Les Chiens »).

Mais tout au long de l’Album, Joseph d’Anvers – qui a entre-temps aussi signé une chanson pour Alain Bashung sur son dernier album, « Tant de nuits» (Bleu pétrole)- conserve la tristesse de sa voix grave, et de ses textes désabusés en Français sur la cruauté des hommes (“Les Chiens) ou sur la solitude dans les Foules (« Anonymes »). Avec la chanson « Les Roses », il retourne au guitare-voix sur les faux amis demeurant le petit frère musical de Christophe Miossec.

« Les jours sauvages » est un album composite, métissée, aux arrangements et aux sonorités complexes et que vient unifier la voix profonde et le don des mots de Joseph d’Anvers.

Joseph d’Anvers, « Les jours sauvages », Atmosphériques, 14 euros.

« La solitude à chaque pas/ Attise l’envie de ne pas en être/ La solitude comme un seul homme est décidée à avancer/ La solitude est la chaleur des anonymes encore transis/ La solitude encore un peu et faute de mieux pour s’oublier/ Comme une blessure parce que transparente » (Anonymes).

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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