Musique
Le best of musique de la rédaction (Musique du peuple)

Le best of musique de la rédaction (Musique du peuple)

13 December 2017 | PAR La Rédaction

Oui La musique du peuple ! Cela vous choque ? Il fallait bien ranger, classer. Le classique d’un côté, et de l’autre ? Et comment nommer le jazz ? On vous l’accorde, la musique classique est souvent plus populaires que les autres. Quelles autres  ? Et bien : le rock, le post-rock, le punk, le post-punk, l’indé, l’électro, le rap,le hip-hop, le jazz…. Alors, oui musique du peuple car ici, nous sommes majoritaires ! Voici le best of non classique de  Toute La Culture.com. 

Antoine

Très bizarrement, la 17 est pour moi l’année de la panne pour le hip hop comme si la déflagration créée par Future avait fini par faire tomber les têtes, et normaliser le paysage musical. Finalement, seule Lorde semble tirer son épingle du jeu avec son « Melodrama » qui fait l’unanimité. En France, peut-être que dans la lignée de Columbine (“Enfants terribles”) et de Forever Pavot (“La pantoufle”)  il se passe un truc un peu différent qui, au passage, permettra à chacun de réaliser l’inanité d’un groupe comme la Femme, complètement à côté de la plaque des années 10. Peut-être que Fishbach a fait un beau disque avec “A ta merci” même si les arrangements et les lamentos 80′ peuvent agacer. Mais enfin, ce n’est rien par rapport aux supplices que font subir les maisons de disques à des gens comme Perez dont la corruption est sans doute définitive. Non, très franchement, le vent m’a porté ailleurs, vers le délicieux disque d’Angel Olsen (“my woman”) sorti à la toute fin de 2016, vers l’immense “Good” de Rodolphe Burger qui n’a jamais été aussi bon dans cet art bien à lui de l’élasticité et, bien sûr, vers le “City Music” de Kevin Morby qui compte parmi les meilleurs disques de l’année.

Une fois n’est pas coutume, la surprise vient d’Angleterre avec deux disques dont l’ambition si mince, si fragile dit à quel point la beauté est modeste, à la fois ancrée dans toute chose et toujours affolante de simplicité. Baxter Dury et son “Prince of tears” sort ainsi un grand disque de désespoir retenu et de panache alcoolique; ensuqué dans cette masculinité fantôme qui plane en volutes sur les conversations en ligne. “Miami” tellement direct, tellement abouti, chanson à texte qui se cache derrière la musique de genre et fait briller les basses sur ce qui aurait pu rester un hommage aux années 90. “Miami” et sa carrosserie arrondie, son chagrin intime, cette réappropriation de la misère par l’homme blanc, l’homme pop rock qu’incarne aujourd’hui dans tout son dénuement  Baxter Dury.

Et pour finir l’année 17, il faut remonter quelques mois plus tôt pour tomber sur le disque de Peter Perrett , magnifique et également fantomatique  album qui coud les citations rock pour les réinventer à chaque instant, les enfoncer dans le moment présent. “How the West was won”, la chanson, sorte de Sweet Janes graisseux et tranchant qui accompagne le chant funèbre et glorieux de l’ex-leader des Only ones, du père zombie des Libertines et du commerce de la drogue dure. J’écoute et j’écoute encore à la recherche du petit défaut vintage qui foutrait tout en l’air, mais finalement rien ne vient. C’est un peu comme si on recevait en pleine face de la power ballade recouverte d’une couche de coke et de metal machine box. Dans “Living in my head”, le morceau du retournement, le moment clé de l’album la guitare reprend ses droits en solo et s’affirme punk rock plus que punk. Mais bon, tout le monde s’en fout, sauf ses fils qui tiennent la guitare derrière. Rock’n roll will never die ?

Amélie

Il faut être honnête; passer aux aveux. Même si dans mon téléphone le post-rock croise souvent le hip hop et le jazz, l’album que j’ai le plus écouté en 2017 et que je connais par cœur, mais par cœur, c’est celui de Juliette Armanet. Oui, la la la et amour/ toujours. J’assume. Et je divague sur “Carte Postale”

Je t’écris
Ces mots
Il est tôt encore
J’ai rêvé si fort
Le papier
Sous mes doigts
Est dur comme ton corps
Je sais, j’ai tort, j’ai tort

C’est pas gentil de se moquer… J’assume.

Autre passion, celle que je voue à Warhaus pour son côté réincarnation de Leonard Cohen. Je suis folle de sa voix et de ses textes cyniques à souhait. Son deuxième album porte son nom et il est parfait. L’ex (et futur) Balthazar n’a de cesse de m’accompagner la nuit quand je rentre tard.

La grande découverte de l’année c’est Anne Paceo. La batteuse a remis l’instrument au centre, non pas comme un rythme mais comme un leader.  Un son glam et pas girly, beau à en crever. Pour ma part, je n’ai pas fini d’écouter Circles.

Emmanuel

Comme pour emballer la réalité hésitante de 2017, nos oreilles ont eu la joie de croiser les routes inattendues de créateurs bien décidés, eux.

“Tyété Où?” crie l’homme méditerranéen jaloux et habillé de poils bruns. De cette question entêtante, écrite par un autre homme, privé de liberté celui-là, un chanteur et un harmoniciste de génies ont cette année tiré un nectar dont nous regoûterons encore à coup sur l’an prochain :

Where did you sleep last night – Par Eric Bibb et Jean-Jacques Milteau
(Et toute l’aventure qu’ils ont mené autour de Lead Belly)

Dans un genre moins méditerranéen, et à la pigmentation nettement moins dense, Jean-Baptiste Lully a offert à l’humanité Persée, un opéra hors du commun, en 1770. Il a fallu attendre 2017 pour que Versailles se remplisse à nouveau de ce bijoux de l’humanité. Et TouteLaCulture.Com y était : Le final du Lully : Persée 1770 au Château de Versailles

2017 aurait été sans saveur sans les battements de celles qui a fait bondir les cœurs des jazzophiles de tous pelages. Elle a du talent, elle est formidable, on aurait envie de la suivre jusqu’au bout du monde, et pourquoi pas jusqu’en Birmanie : Anne Paceo, tout, et en particulier “Myanmar Folksong”

Yaël

En boucle dans mes oreilles pour tous les joggings de bon matin partout en Europe sur les lieux de festival: Lamomali de Mathieu Chédid,  M. C’est riche, coloré, varié, j’y retrouve aussi bien Philippe Jarousky mon contre-ténor préféré que la chanteuse malienne Fatoumata Diawara. Il s’écoute en entier entre rire, larmes et danse irrésistible. M. Lamomali, Wagram, sortie le 7 avril 2017.

Barbara, foerever. Année anniversaire, année où j’ai bien pu vérifier que je connaissais toute ses chansons, mais année où le pianiste Alexandre Tharaud me les a faites réviser à parts égales avec la charisme de Depardieu. Gégé, c’était sur scène et il nous a fait chialer. Alexandre Tharaud avait convié tous ses amis sur la scène de la Philharmonie (lire notre live-report) et dans un CD à peine arrangé comme un bon rhum. Merci! Alexandre Tharaud & alii, Barbara, Warner Classics, 15 euros. Sortie le 29 septembre 2017.

Nostalgique et beau, le dernier album de Asaf Avidan accompagne les nuits blues. Et je l’ai adoré sur scène, à l’Olympia. Asaf Avidan, The Study of Falling, Polydir, novembre 2017. 

Donia:

J’étais en quête de nouvelles chansons, quand je suis tombée totalement par hasard sur Love You Really, de la britannique Elli Ingram. Et c’est vrai que j’en suis accroc depuis. Une voix douce, éreintée sur les bords, et qui apaise en un instant. Elli Ingram nous offre un album entre R&B et Soul d’autrefois, inspirée des plus grandes figures — de Nina Simone à Etta James –, un mélange parfait pour les longues journées pluvieuses. Tout simplement génial.

Passionnée du monde arabe que je suis, je me devais de mentionner cet album et ce chanteur. Vainqueur d’Arab Idol en 2013, l’émission la plus suivie du monde arabe, Mohammed Assaf est l’évidence d’un renouveau de la musique arabe. Il navigue entre chansons modernes à la Amr Diab, et classiques d’autrefois à la Abdel Halim Hafez et nous offre L’ALBUM arabe de l’année et de loin — malgré un petit raté selon moi (Rani ft. Faudel, je n’adhère pas du tout). Ma Wahashnak (Tu ne m’as pas manqué) est une pépite empreinte de nostalgie.

Je ne pensais pas qu’elle pouvait faire ENCORE MIEUX que son premier album, Pure Heroine. Lorde est revenue sur le devant de la scène après un long break avec ce qui a été l’un des meilleurs albums pop de l’année: Melodrama.  À des années lumières de son premier opus, celui-ci est plus lumineux, plus dansant et ça marche totalement! Un album mystérieux et totalement jouissif où l’on danse comme enivré sur Green Light. J’en suis totalement fan.

“Les dilemmes de Lénine”, de Tariq Ali : une superbe contextualisation
« Adishatz » de Jonathan Capdevielle : pourtant, que la montagne est belle
La Rédaction

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration