Musique

Abécédaire musical : C et D

04 July 2008 | PAR La Rédaction

Aujourd’hui, C comme Cosmic Disco ou Christiancore, et D comme Drone ou Detroit Techno. N’hésitez pas à réagir.

C comme Cosmic Disco

Malgré son nom, la cosmic disco ne vient pas de l’espace, mais d’Italie. En 1979, Daniele Baldelli, un DJ à peine majeur nourri aux sets du Paradise Garage et du Studio 54 devient résident au club Cosmic, sur les rives du lac de Garde. A la différence de la disco classique, la cosmic s’appuie des rythmiques inversées – les 45 tours sont joués en 33, et vice-versa – et pioche autant dans les expérimentations électroniques de Kraftwerk ou Fad Gadget que dans les sonorités tribales et brésiliennes. Attention toutefois à ne pas assimiler l’italo disco, que Baldelli a toujours considéré putassière et commerciale, à la cosmic disco. Depuis quelques années, le phénomène revit à travers de talentueux héritiers, des scandinaves Lindstrom et Prins Thomas au label américain Italians Do It Better.

Albums essentiels :
Daniele Baldelli – Cosmic : The Original 79-84
Lindstrom & Prins Thomas – Lindstrom & Prins Thomas (2005)
Glass Candy – B/E/A/T/B/O/X/ (2007)

Glass Candy – Digital Versicolor

C comme Christiancore

La contraction des termes « chrétien » et « hardcore » est plus que douteuse. Comment ne pas y voir un mouvement fanatique, aux moeurs ambiguës et aux mentalités ancestrales? Et pourtant, le Christiancore n’est rien d’autre qu’un mouvement gentillet de formations metal ayant choisi d’exprimer leur foi en musique. Comme toute sous-culture, leur émergence est la conséquence logique de l’omniprésence du satanisme qui règne en maître dans les milieux extrêmes. Le phénomène est récent et exclusivement américain – forcément. Reste que d’un point de vue musical, le mouvement se fond intégralement dans celui du metalcore traditionnel, à tel point que bon nombre de gens en écoutent sans le savoir.

Albums essentiels :
Killswitch Engage – The End of Heartache (2004)
Norma Jean – O’God, The Aftermath (2005)

As I Lay Dying – Shadows Are Security (2005)

Norma Jean Bayonetwork

D comme Drone

Le terme « drone » offre une signification différente selon la personne à qui on parle. Pour le grand public, il est cette petite machine robotisé destinée à l’espionnage. Les inconditionnels de musiques tordues penseront eux à Sunn O))) ou Merzbow, deux formations bruitistes parmi les plus inaudibles de la musique. D’autres imagineront les plans hypnotiques de Spectrum ou les ambiances planantes de Stars Of The Lid . De prime abord, ces groupes n’ont rien à voir entre eux. Et pourtant, tous sont liés par la définition originelle du drone, cette technique qui consiste à reproduire inlassablement le même son continu pour construire un morceau. En 1967, le Velvet Underground dégaine « Heroin », canon du genre. Aujourd’hui, la note n’est toujours pas retombée.

Albums essentiels :
Spectrum – Soul Kiss (Glide Divine) (1992)
Earth – Earth 2 : Special Low Frequency Version (1993)
Shit & Shine – Ladybird (2005)

Spectrum – How You Satisfy Me

D comme Detroit Techno

Alors que la techno du 3e millénaire tend à devenir l’apanage des blancs, celle de Detroit, au début des années 80, était avant tout une musique noire. A l’origine, trois mages, les Belleville Three, Juan Atkins, Derrick May et Kevin Saunderson. Ensemble, ils dessinent les contours d’une techno influencée par l’afro-futurisme du P-funk de Parliament ou Funkadelic. Marquée par le Trans-Europe Express de Kraftwerk autant que par la désolation post-industrielle de la Motor City, la techno made in Detroit se radicalise encore plus dans les années 90 avec l’apparition d’une seconde vague. Emmenée par Mad Mike, Jeff Mills et leur label Underground Resistance, la scène possède son propre système de distribution et se cache systématiquement derrière des pseudonymes. Musique de l’ombre, la Detroit Techno rayonnera encore longtemps encore sur les musiques électroniques.

Albums essentiels :
Cybotron – Enter (1983)
Derrick May – Innovator (1996)
Underground Resistance – Interstellar Fugitives (1998)

Cybotron – Clear

Le baptême de My Paris, le festival de la création contemporaine
Concert : Fuko à l’OPA, ce soir
La Rédaction

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration