Rentrée littéraire : Delphine Bertholon, Twist
Après “Cabine Commune” (2007), Delphine Bertholon publie “Twist” aux éditions Lattès. Ce roman malicieux traite avec légèreté d’un sujet grave : l’enlèvement d’une enfant. Delphine Bertholon y a même jeté un zeste de politiquement incorrect quand la jeune détenue entretient des relations cordiales avec son ravisseur.
Madison a onze ans quand elle se laisse détourner du chemin de l’école par un inconnu un peu perdu et son chat. Celui-ci est en fait détraqué et enlève Madison pour la mettre dans sa cave. Il la garde pendant près de quatre ans. Les parents de la pré-adolescente sont mortifiés et seule la mère croit encore qu’il soir possible que sa fille vive. En tout cas, elle lui écrit de longues lettres où elle se confie. Parallèlement, le béguin d’enfance de Madison, Stanislas, part pour Paris où ses histoires d’amour au Luxembourg font bien plus son éducation que les livres ou les professeurs…
La structure complexe de “Twist” , qui juxtapose la voix de Madison, celle de sa mère et celle de Stanislas donne au roman de Delphine Bertholon une belle profondeur. Même si Madison est un peu trop mature pour être vraisemblable, les sentiments que l’auteur incorpore dans son roman restent toujours légers. Moins concentré que “No et Moi” de Delphine de Vigan et moins niais que l'”Elegance du hérisson” de Muriel Barbery, “Twist” porte sur notre monde un regard jeune. C’est une leçon de vie à deux voix/ voies : celle du jeune homme qui apprend à aimer et souffrir et celle de la pré-adolescente à qui l’on vole une partie de sa jeunesse. Et l’on y ouvre les yeux différemment avec un grand sourire et sans avoir l’impression de se faire sermonner.
Delphine Bertholon, “Twist”, JC Lattès, 18 euros.
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