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Lectures d’été : romans policiers

Lectures d’été : romans policiers

04 August 2015 | PAR Audrey Chaix

Aucune saison n’est plus propice à la lecture de romans policiers que l’été … avec Les Nuits de la Saint Jean et Missing : New York, deux disparitions occupent des enquêteurs de choc, que ce soit sur une petite île suédoise ou dans l’immensité des États-Unis … 

Les Nuits de la Saint Jean, de Viveca Sten

[rating=4]

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La troisième enquête de Thomas Andreasson et de Nora Linde traduite en français confirme la qualité des romans de cette série écrite par Viveca Sten, et que Albin Michel nous fait découvrir avec plaisir.

Une jeune fille disparaît sur l’île de Sandhamn : après de longues recherches, il faut se résoudre à l’évidence, Lina ne rentrera pas chez elle. Lorsque, quelques mois plus tard, les enfants de Nora Linde retrouvent les restes d’un corps humain dans la neige, la disparition de l’adolescente hante à nouveau les esprits, et Thomas Andreasson se jette corps et âme dans l’enquête pour tenter d’élucider ce meurtre dont l’explication remonte à une histoire de famille enfouie dans les mémoires …

La construction de ce roman rappelle beaucoup certains polars de Camilla Läckberg, à laquelle Viveca Sten est beaucoup comparée : les chapitres qui concernent directement l’enquête alternent avec l’histoire d’une famille au début du siècle, et ce n’est que vers la fin que le lecteur fait le rapprochement entre les deux trames narratives. Menée rondement, cette nouvelle enquête fonctionne très bien, et c’est avec plaisir que l’on retrouve Thomas et Nora, les deux amis d’enfance qui forment le tandem des romans de Sten. D’autant plus qu’avec la fin haletante que nous réserve ces Nuits de la Saint Jean, on n’attend qu’une seule chose : que le quatrième roman de la série (qui en compte six pour le moment) paraisse rapidement en français !

Les Nuits de la Saint Jean, de Viveca Sten. Traduit du suédois par Rémi Cassaigne. Éditions Albin Michel. Paru en mai 2015. 368 p. Prix : 20,90 €.

Missing : New York, de Don Winslow

[rating=3]

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Dans une petite ville du Nebraska, une enfant est enlevée alors qu’elle jouait dans son jardin. Le sergent de police Decker est le premier sur les lieux, et il va se jeter à corps perdu dans l’enquête pour retrouver Hailey qui, il en est sûr, est encore vivante. Poussé par une force étrange, Decker donne sa démission, laisse sa femme derrière lui et part sur les routes des États-Unis pour tenter de retrouver Hailey.

La première partie de Missing : New York se laisse lire avec intérêt : on se prend assez facilement au jeu de ce sergent dur à cuire, mais dont le grand cœur lui fait prendre fait et cause pour Cheryl, la mère de la petite fille enlevée – dont on comprend assez vite que l’on ne cherchera pas très longtemps parce qu’elle est métis … Et ce malgré un premier chapitre qui commence très mal, avec trois dernières phrases qui semblent tout droit sorties d’une série Z de pacotille : “Le moment était venu de ramener Hailey Hansen dans son foyer.
Je suis Frank Decker.
Je retrouve des personnes disparues.
John Wayne n’aurait pas fait plus ampoulé …

C’est au moment où Decker part en chevalier solitaire pour retrouver Hailey que les choses se gâtent : le roman part dans un enchevêtrement chaotique de pistes et d’indices dont la crédibilité n’est pas le point fort. Le fil qui relie les péripéties de Decker l’une à l’autre est bien ténu, si fin parfois qu’il risque de se briser … le dénouement, en particulier, est tellement tiré par les cheveux qu’il fera sans doute lever un sourcil dubitatif à plus d’un lecteur.

N’en reste pas moins que le personnage de Frank Decker, que l’on retrouvera dans de futurs romans puisque Don Winslow prévoit une série dont il sera le héros, se révèle de plus en plus attachant au fur et à mesure des pages. Espérons que ses prochaines aventures seront plus à la hauteur du personnage.

Missing : New York, de Don Winslow. Traduit de l’anglais (américain) par Philippe Loubat-Delranc. Éditions du Seuil. Paru en mars 2015. 320 p. Prix : 21,50 €.

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Audrey Chaix
Professionnelle de la communication, Audrey a fait des études d'anglais et de communication à la Sorbonne et au CELSA avant de partir vivre à Lille. Passionnée par le spectacle vivant, en particulier le théâtre, mais aussi la danse ou l'opéra, elle écume les salles de spectacle de part et d'autre de la frontière franco-belgo-britannique. @audreyvchaix photo : maxime dufour photographies.

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