Mélancolie Vandale, l’ode à Berlin de Jean-Yves Cendrey
Parue dans la rentrée d’hiver d’Actes Sud, la “Mélancolie vandale” de Jean-Yves Cendredy est un hymne vivant aux temps croisés de la ville de Berlin où il vit. A travers l’histoire émouvante d’une berlinoise de 53 ans, l’auteur de “Honecker 21” (Actes Sud, 2009) dresse une jolie galerie de situations et de portraits.
Dans le Berlin d’aujourd’hui, Kornelia Sumpf sort avec un beau turc plus jeune qu’elle, Ali. Grandie à l’est, elle travaille comme interprète à la prison de Moabit. Kornelia a bien du mal à suivre sa fille, l’adolescente Viorica, qu’elle a adoptée. Et elle traverse hypnotiquement la ville d’Est en Ouest comme pour dessiner un encéphalogramme des blessures passées.
A la fois plein de vie et pétri d’un soupçon d'”Ostalgie”, écrit dans un style ferme et direct, mais avec des sinuosités toutes poétiques, “Mélancolie vandale” laisse voir le paysage derrière ses personnages de guingois. Avec un brin d’ironie très vivifiant, ce roman est un très bel hymne à la ville de Berlin. A suivre en pointillés, comme un rêve de promenade.
Jean-Yves Cendrey, Mélancolie Vandale, Actes Sud, 224 p., 19.80 euros. Sortie le 4 janvier 2012.
“On expérimentait des sentiments inconnus de soi jusqu’alors, très bas et très confortables.” p. 166