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« J’irai danser à Orlando » de Philippe Corbé, du sang et des larmes

« J’irai danser à Orlando » de Philippe Corbé, du sang et des larmes

08 May 2017 | PAR La Rédaction

C’était le samedi 12 juin 2016. Un homme se revendiquant de l’état islamique ouvrait le feu au milieu du « Pulse », boîte de nuit LGBT à Orlando (Floride) faisant 49 victimes. Philippe Corbé, correspondant RTL aux États-Unis s’est immédiatement rendu sur les lieux. De son travail de journaliste est sorti un livre souvent poignant. C’est chez Grasset depuis le 3 mai.

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Tout a commencé par un article sur Medium. Philippe Corbé venait de couvrir pour RTL la tuerie d’Orlando. Avant de sortir pour danser, comme beaucoup de samedis soirs, il écrit le 18 juin, sous le coup de l’émotion des derniers jours un long texte dans lequel il confie sa tristesse et son désarroi. Il parle aussi des bars et clubs gay de sa vie, ces lieux « d’empowerment » comme l’a formulé le président Obama (qu’il cite beaucoup). C’est le point de départ d’un livre qui mêle impressions personnelles, faits, déclarations, témoignages, articles de presse (et même une notice d’un dictionnaire Anglais-Français). On suit, jour après jour, le reportage d’un journaliste touché de près par un événement et qui peine à « gard[er] la distance avec [son] sujet, comme [il] le recommande à [ses] étudiants à Sciences Po ». On suit avec douleur le déroulé de trois heures de terreur et de barbarie. Les chapitres consacrés aux victimes, hommages bouleversants qui font écho à la couverture du livre en forme de mémorial, brisent le cœur, tout comme les déclarations homophobes de responsables religieux américains déclenchent colère et indignation. Le livre est efficace quand il mêle savamment du matériau hybride, quand il juxtapose des déclarations avec des faits, quand il dénonce l’hypocrisie ou l’opportunisme de politiques américains. Le livre est moins convaincant quand l’auteur s’éloigne des faits de la tragédie, quand il évoque ses propres expériences. Le récit, dès lors, a tendance à s’engluer dans un pathos inutile et grandiloquent.

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