Fictions
Requiem pour un cafard, un premier roman énergique aux éditions Bleu Pétrole

Requiem pour un cafard, un premier roman énergique aux éditions Bleu Pétrole

20 July 2013 | PAR Yaël Hirsch

Après “États mixtes sur papier” de Florie Adda, les éditions Bleu pétrole poursuivent la mise en avant de premiers romans autour de la dépression par de jeunes auteures talentueuses en éditant “Requiem pour un cafard” de Sonia Guillemet. Un joli roman où la jeune-femme de 23 ans se met dans la peau d’un garçon de son âge qui flirte avec les marges de notre société. Sortie le 6 juin 2013.

requiem pour un cafardA 24 ans, Léonard Baudry croit avoir déjà laissé derrière lui de nombreuses illusions et de non moins nombreuses espérances : fils aimé et choyé, sa vie a basculé quand sa mère s’est tiré une balle dans la tête. Ayant laissé derrière lui et son père, qu’il appelle une fois pas an à Noël, et son talent pour la musique, il vivote seul de son métier d’informaticien. Jusqu’au jour où son seul ami, un vieux voisin, meurt et où le jeune-homme se laisse virer puis dégringoler jusqu’à la rue. Seul l’amour d’une flamboyante gitane, Luka, et ses combats pour le gagner le sortiront d’une vie de renoncements. Sur le chemin, il rencontre certains personnages hauts en couleur, dont l’inénarrable Robert, qui est, comme son nom de l’indique pas, une vieille dame fan de rock et de coke, et qui a la fâcheuse tendance d’appeler son jeune ami “Trouduc”.

Drôlement bien écrit et plein de vie malgré la dépression de son personnage principal, “Requiem pour un cafard” est un premier roman classique dans ses thèmes mais haut en couleur dans son vocabulaire. Un compagnon de vacances agréable, d’autant plus qu’il est profondément musical puisque les chapitres ont des titres de chansons et que la BO du livre, signée par les Some Smoking Guys, est téléchargeable après l’achat du livre sur le site des éditions Bleu pétrole.

Sonia Guillement, “Requiem pour un cafard”, Bleu pétrole, 400 p., 22 euros. Sortie le 6 juin 2013

On ne s’est pas engueulés. Je l’appelle pour son anniversaire, il m’appelle pour Noël. On n’aime pas tellement se voir. Je sais que je le déçois. Il me déçoit aussi. Je ne sais pas quoi lui dire. Il me répond rarement. Il écoute chanter les fantômes; moi, je les entends juste chialer. Les silences entre nous se sont solidifiés. Dans nos yeux, les ombres ont pris comme du béton. Les souvenirs pèsent trop lourd. C’est comme ça.” pp. 24-25

 

 

 

 

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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