Fictions
« Les enfants de Toumaï » de Thomas Dietrich : déjà vu

« Les enfants de Toumaï » de Thomas Dietrich : déjà vu

12 January 2016 | PAR JB Geissler

Une histoire d’amour dans un contexte tragique de migrations au sein de et hors d’Afrique qui laisse un goût de déjà vu.

[rating=1]


Sakineh est belle, musulmane et sous le joug des hommes de sa famille. Emmanuel brûle d’un feu révolutionnaire et n’a d’yeux que pour Mao. Tous deux sont Tchadiens et vont être poussés hors de leur pays vers le Caire, où ils vont se rencontrer et se consumer d’un amour dont la force est proportionnelle à la difficulté.

Tous les éléments semblaient être réunis pour nous embarquer dans une tragique passion : des êtres tourmentés par leurs contradictions, un contexte dramatique parfaitement maîtrisé par l’auteur, des traditions fortes qui écrasent les individus.

Mais la mayonnaise ne prend pas. Le style, alourdi par des métaphores pas toujours heureuses, n’aide pas à se laisser emporter par l’histoire d’amour. Les personnages, tout torturés qu’ils soient, apparaissent assez caricaturaux. Les ficelles du récit, enfin, sont saillantes et les retournements de situations arrivent souvent avec leurs gros sabots.

Thomas Dietrich, Les enfants de Toumaï, Albin Michel, Janvier 2016, 288 pages, 19,50€

© visuel : couverture du livre

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JB Geissler
Marseillais d'origine, Milanais de résidence et Parisien de passage, JB est actuellement doctorant en politiques urbaines. Gros lecteur depuis toujours, il dévore sans a priori les romans, essais et polars sur lesquels il tombe.

3 thoughts on “« Les enfants de Toumaï » de Thomas Dietrich : déjà vu”

Commentaire(s)

  • Lorent

    Vous n’avez pas lu ce livre, ce n’est pas possible ! J’ai trouvé le style énergique et poétique. J’ai appris beaucoup de choses en lisant ce livre. Réduire les personnages à des caricatures c’est chercher très loin et surtout c’est faux : ils sont présentés avec leurs contradictions et leurs idéaux mais surtout une envie forte de se réaliser et de vivre malgré les difficultés qu’ils rencontrent. Il y a de la chair dans ce livre. C’est une belle histoire, l’auteur est généreux et nous transmet sa connaissance de l’Afrique. Je donne rarement mon avis mais je ne peux pas vous laisser passer à côté d’une œuvre pareille ! Je la défends comme je peux et avec maladresse mais je ne peux qu’inviter les gens à lire ce livre pour découvrir un jeune auteur plein de richesse.

    February 11, 2016 at 2 h 26 min
  • Lorent

    si c’était de la mayonnaise que vous vouliez vous pouvez en trouver à carrefour ! C’est vrai que vous excellez vous même dans les métaphores ! Bonne lecture

    February 11, 2016 at 2 h 28 min
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    JB Geissler

    Cher Lorent,

    Merci de prendre le temps d’exprimer votre avis sur ce livre. Tout d’abord, je vous confirme que je l’ai lu en entier et avec attention, comme tous les livres que je commente.

    J’essaie toujours d’aller au-delà des impressions que me donnent un livre pour trouver ce qui, dans sa construction, m’a convaincu ou non. Bien évidemment, le résultat reste tout à fait subjectif et je ne prétends pas qu’il s’impose à qui que ce soit.

    La ligne est fine entre ce que l’on trouve caricatural ou mièvre et ce que l’on trouve poétique. Aussi, je comprends tout à fait que vous ayez pu être emballé par ce récit. Acceptez toutefois que ça n’ait pas été le cas pour moi!

    Quant à mon art des métaphores et de l’utilisation des lieux communs, j’essaie de raccourcir au maximum mes critiques pour ne pas vous l’imposer exagérément.

    Bonne lecture et bien à vous,

    JB

    February 11, 2016 at 12 h 21 min

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