Essais
Les mémoires du colonel La Rocque

Les mémoires du colonel La Rocque

18 March 2014 | PAR Jean-Paul Fourmont

Les carnets de captivité du colonel Pierre François de la Rocque sont publiés, annotés par Hugues de la Rocque et Serge Bernstein avec le concours de Cédric Francille.

[rating=4]

seuil la rocque pourquoi je suis resté républicainLE MOUVEMENT DES CROIX DE FEU
A la tête du mouvement des croix de feu puis du parti social français le premier grand parti de masse de droite de l’histoire française, le colonel François de la Rocque est l’une des principales figures des années 30.
Il reste l’une des plus controversées.
Ces carnets inédits, rédigés entre 1943 et 1944, alors que La Rocque est prisonnier des nazis, précisent et détaillent les étapes d’une entreprise publique qu’il estime largement incomprise de ses contemporains et qu’il n’a cessé de vouloir expliquer et justifier aux yeux des siens et de la postérité.

ACCEPTATION DE LA REPUBLIQUE
Acceptant la république et attaché à agir dans la légalité il se défend clairement d’avoir jamais été séduit par le fascisme et témoigne qu’il a jalousement veillé à l’indépendance de son mouvement vis à vis des ultras de l’extrême droite.

UN MOMENT D’HISTOIRE
On découvre à la lecture de ces carnets les tentatives d’approche des » synarques » et des portraits de Pétain et de Weygand.
Cela permet de dessiner un tableau des dessous de la vie politique des années 30 et de la vigueur des haines qui la traversent.

LE SYNDIC DE LA FAILLITE MILITAIRE FRANCAISE
Le seul syndic possible de la faillite militaire française était le maréchal Pétain car son prestige a cautionné la capitulation et il a accepté l’affaiblissement de l’armée française sans protester.

ARRÊTÉ PAR LA GESTAPO
Il crée un réseau de résistants « Klan » reconnu par les anglais et le général de Gaulle le décore de la médaille des déportés à titre posthume pour sa déportation, pour des faits de résistance en 1961.
Il fut interné avec d’autres dirigeants français de l’époque, Weygand, Daladier Jouhaud, Paul Reynaud.
Ces carnets annotés et présentés sont un moment d’histoire qui permet de représenter les événements dans leur contexte de l’époque avec exactitude.
Souvent cette période est citée dans des discours politiques avec maladresse, voir sous un angle déformé.
Cette publication assortie de la rigueur scientifique de Serge Bernstein est la bienvenue.
Il s’est heurté à la gauche et aux ultras de l’extrême droite.

Pierre François de la Rocque, Pourquoi je suis républicain, carnets de captivité, éditions du seuil, janvier 2014, 368 pages, 21 euros.

visuel : couverture du livre

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Jean-Paul Fourmont
Jean-Paul Fourmont est avocat (DEA de droit des affaires). Il se passionne pour la culture, les livres, les gens et l'humanité. Contact : [email protected]

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