Jean-David Chamboredon et Olivier Jay, Génération pigeons
Co-porte-parole des Pigeons, Jean-David Chamboredon dirige le fonds d’investissement ISAI dédié à internet. Il est polytechnicien. Quant à lui, Olivier Jay est journaliste économique. Ils viennent de publier Génération pigeons aux éditions Michalon.
28 SEPTEMBRE 2012, PREMIERE MANIFESTATION DIGITALE
Le 28 septembre 2012, Jean-David Chamboredon découvre dans le projet de loi de finances un article élaboré sans concertation, qui a pour projet d’aligner les impôts des revenus du capital sur ceux du travail. Le but est d’imposer toutes les formes de revenus non salariaux, notamment les plus-values issues des cessions de sociétés d’Internet, c’est-à-dire la différence entre l’argent investi dans une entreprise et le produit de la revente ultérieure des parts de celle-ci.
LE NET S’ENFLAMME, DANGER CONTRE LES START-UP
Jean-David Chamboredon écrit alors un article sur le site du journal « La Tribune », lequel enflamme le net. L’article est « tweeté », puis « retweeté » partout dans le monde. Le hashtag, comme on dit dans le langage des adeptes de Twitter, cette expression qui ponctue les tweets, ce sera « geonpi ».
Cette manifestation restera numérique et relaiera l’idée d’un danger pour les start-up. Fabien Cohen qualifie le mouvement de « pigeons ». Ce n’est pas un mouvement pour ou contre le gouvernement, mais conjoncturel. Il résulte d’un projet de mesure gouvernementale. Ce mouvement des pigeons marque l’émergence d’une nouvelle génération du web. Il existe un sentiment très fort de communauté chez ces nouveaux entrepreneurs.
LA RECULADE DU GOUVERNEMENT
Le gouvernement fit machine arrière devant la contestation grandissante. Parmi les concessions faites par l’exécutif, on retrouve trois points : la suppression de la rétroactivité de la mesure, la réduction de la période de calcul de douze à six ans et la taxation seulement pendant la période de détention réelle.
Le présent ouvrage permet de découvrir « le peuple des start-up », avec des portraits d’entrepreneurs qui ont réussi après maintes difficultés. Le livre comporte un glossaire (à destination des non-initiés) permettant de comprendre les aspects les plus techniques.
L’ouvrage témoigne du fossé existant parfois entre le gouvernement et le monde réel. Le double jeu de certains responsables politiques est souligné. C’est par exemple le cas de celui de la député PS Karine Berger, qui se montre très agressive à la télévision, puis extrêmement amicale le lendemain.
L’autre découverte, et elle n’est pas mineure, c’est la constitution d’un lobby avec ses hauts et ses bas, ses codes et ses usages, qui contraint le gouvernement et sa majorité à la reculade.
Une lecture instructive et passionnante !
Jean-David Chamboredon et Olivier Jay, Génération pigeons, éditions Michalon, mai 2013, 224 p., 16 euros.
