Glenn Gould par Glenn Gould sur Glenn Gould
Le génial et excentrique pianiste canadien est à l’honneur chez Allia avec l’édition d’un petit texte inédit qui fait l’effet d’une bombe. Sous sa couverture rose fuschia, Glenn Gould par Glenn Gould sur Glenn Gould est un dialogue schizophrène irrésistible. En librairies le 4 octobre 2012.
Un peu sur le mode des “Entretiens dans la Montagne” de Paul Celan, où Gross et Klein dialoguent du sens de la poésie, dans ce dialogue que Gleen Gould imagine entre un lui majuscule (l’artiste, G.G.) et un lui minuscule (le journaliste g.g.), c’est l’art en général qui est interrogé. Tout tourne autour de ce lieu vide qu’est la décision du pianiste virtuose de ne plus se produire sur scène alors qu’il n’avait que 32 ans. Un coup de froid et une trachéite au Mozarteum de Salzbourg ne seraient pas innocents dans cette décision… Il faut dire que Gould préfère évidemment Bach à Mozart, même si c’est sans la 5ème symphonie de Sibélius qu’il ne saurait vivre.
Dans un dialogue vif entre deux “lui-même”, Gould balaie un très vaste horizon, tacle les critiques d’art aux schémas d’explication macroscopique, éclaire son documentaire radiophonique en 3 temps et patriotico-mystique “The idea of North” (1967), refuse d’être assimilé à l’Idiot de Dostoïevski et surtout partage humour et passions. Un texte à l’image du musicien-philosophe : vif et mordant.
Glenn Gould par Glenn Gould sur Glenn Gould, Traduit de l’anglais par Élise Patton, Allia, 48 pages, 3,10 €. Sortie le 4 octobre 2012.