Le bleu est une couleur chaude : la couleur de l’amour
Les histoires d’amour sont rarement simples pourtant c’est avec virtuosité que Julie Maroh signe un album sensible et profond sur le sujet atypique du saphisme. Bien conscient du potentiel de cette bande dessinée, le cinéaste Abdellatif Kechiche s’en est largement inspiré pour son dernier opus : La vie d’Adèle (Blue is the warmest color) qui a décroché la palme d’or du 66e festival de Cannes.
Bleu est une couleur chaude est l’histoire d’un amour passionné entre Clémentine et Emma, deux jeunes femmes libérées des années 2000. La narration suit le récit du journal intime de Clémentine. Les deux héroïnes se rencontrent vers la fin de l’adolescence, période de trouble et de recherches identitaires. Si Emma, aux cheveux bleus, sait déjà que sa préférence va au beau sexe, Clémentine doute encore. Pourtant bien vite les deux jeunes filles se revoient et se rapprochent. Seulement, leur choix de vie est loin de faire l’unanimité dans l’entourage de Clémentine. Elles supportent alors les ragots et les quolibets jusqu’au jour où les parents de Clémentine apprennent la situation et la chassent.
Clémentine et Emma décident alors de vivre pleinement leur amour sans se soucier du regard des autres. Elles sont libres et heureuses, l’une devient une artiste engagée, l’autre plus discrète, embrasse la carrière d’enseignante. Hélas, Clémentine tombe malade.
Le traitement graphique est des plus original, tout en lavis grisés rehaussé d’un bleu intense et lumineux.
Ici point d’histoire graveleuse, c’est avec sensibilité que l’auteur aborde ce sujet si rarement traité. Bleu est une couleur chaude traite non seulement de l’amour entre personnes du même sexe, mais également d’éveil au désir et de l’acceptation de l’homosexualité féminine dans notre société. Sujet toujours d’actualité.
Auteur : Julie Maroh, Hors Collection, 160 pages, Format : 22,5 x 32 cm, Souple, Prix public TTC France : 15,50 euros
Visuel : © Julie Maroh, Glénat