BD
La douce de François Schuiten

La douce de François Schuiten

19 July 2012 | PAR Sandrine et Igor Weislinger

La vie du mécanicien Léon Van Bel est dominée par une seule passion, sa locomotive, la machine 12.004. Le chemin de fer est tout son univers mais un peu partout dans le monde, il est en voie de disparition car l’eau monte et recouvre les rails. Le téléphérique est en train de prendre la place du rail et les locomotives sont progressivement envoyées à la casse. Mais pour Van Bel, pas question de laisser sa machine disparaître.

François Schuiten est un très fameux dessinateur mais il est également connu en tant que scénographe. Avec Benoit Peeters, il a signé de nombreuses bandes dessinées qui s’inscrivent dans les annales du genre en particulier la série Les cités obscures. Le talentueux dessinateur est actuellement exposé au château de Vincennes dans le cadre du festival Monuments et imaginaires (voir notre article Le donjon de ses rêves. De Piranèse à Schuiten). La douce est la première bande dessinée que François Schuiten réalise dans son intégralité. Il s’agit d’une œuvre particulièrement ambitieuse car, tout en s’inspirant de la réalité, la locomotive, qui est pour ainsi dire le personnage principal de la bande dessinée, a vraiment existée et sera bientôt au musée des chemins de fer de Bruxelles dont François Schuiten participe à la scénographie, l’histoire est totalement fictive. Elle mêle, comme souvent chez Schuiten, éléments passés et atmosphère futuriste ce qui donne un monde mystérieux et unique, totalement propre à l’auteur. Le parti pris du noir et blanc renforce cette étrangeté de l’ensemble.

Nous sommes pris dès le début dans ce monde d’une flamboyante décrépitude. Plongés dans l’univers marginal de Léon Van Bel, dans sa subjectivité, nous nous immergeons en douceur dans son univers et sa passion, il y a dans cette bande dessinée de quoi donner l’amour du rail même à ceux qui le méconnaissent car le héros, simple et honnête, nous atteint par son désir de vivre avec la machine. Cette histoire poétise la suie et le charbon. L’étrange héroïne féminine muette, sorte de miroir de la machine, presque primaire dans sa manière d’agir, est en accord avec le mécanicien. Ce dernier vit et meurt par et pour sa locomotive et nous entraîne dans son combat pour qu’il reste après lui ce qui a donné un sens à sa vie.

A toutes vapeurs, précipitez vous sur cette bande dessinée atypique qui fait revivre les grands moments de la locomotive à vapeur. A découvrir également sur le site internet consacré à la bande dessinée,  la locomotive se déplaçant en 3D dans les dessins de François Schuiten. T chou! T chou!

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Sandrine et Igor Weislinger

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