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« The art of Eric Stanton, for the man who knows his place » à voir chez Taschen

« The art of Eric Stanton, for the man who knows his place » à voir chez Taschen

28 October 2012 | PAR Kylhian Hildebert

Baptisé le « Rembrandt de la Pulp culture » Eric Stanton (1926-1999) fait l’objet d’une immense rétrospective aux éditions Taschen, regroupant près de 500 illustrations, le tout sous la houlette d’Eric Kroll, LE monsieur érotique et fétichisme de Taschen…

 

Composée de 500 illustrations, la rétrospective s’accompagne également d’une large biographie et d’une étude sur l’art d’Eric Stanton avec photographies et interviews à l’appui. En grand format et avec un papier savamment choisi (épais, il donne l’impression de feuilleter de véritables planches), il s’agit d’un des plus grands livres sur l’illustrateur, qui regroupe son oeuvre de 1940 aux années 1990.

On y trouve aussi bien les toutes premières planches de Stanton réalisées peu après avoir été libéré par la marine en 1946 (ce sont les Irving Klaw years) mais aussi son passage à la couleur complète (les Stanley Malcom years notamment). A chaque étape son lot d’évolutions : un trait qui s’affine, des archétypes et des situations de plus en plus pensées et étudiées, l’apparition de véritables leitmotiv. L’ouvrage regorge également de captures d’écran (Camilla, Livia and Bernie) ; le tout offrant un panorama complet de l’artiste.

Roi de la bande dessinée erotico-pornographique-fétichiste (tout cela en un !), Eric Stanton réalise de nombreuses commandes privées sur ce sujet. Dans ses illustrations, les femmes prennent le pouvoir ; les hommes sont soumis au bon vouloir des plantureuses figures féminines. Plantureuses, sexy, femmes fatales, les personnages d’Eric Stanton ne sont pas sans rentrer en résonance avec les revendications féministes de l’époque. Les dominatrices abusent de jeunes cadres proprets ; les nouvelles amazones sont en furie.

Deux visions s’opposent sur son oeuvre : certains y voient une figure de la libération féminine ; d’autres au contraire y voient de simples fantasmes de la femme dominatrice, forte et plantureuse à souhait uniquement pour titiller la libido des hommes. Lui même ne s’en cachait pas et disait qu’il mettait en scène les fantasmes des autres et parfois les siens.

On laisse certains s’insurger face à une succession de clichés et fantasmes réducteurs ; et d’autres raffoler de ce renversement des rapports hommes/femmes ; quoi qu’il en soit on ne peut qu’admettre que ce nouvel opus des éditions Taschen vient grossir un catalogue de “livres sexy” déjà richement fourni.

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Kylhian Hildebert

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