La Mouette – à la Ferme du Buisson

La Mouette – à la Ferme du Buisson

13 March 2017 | PAR Rotenberg-Sophie

Une campagne, une maison, un lac. On est chez Pierre, on attend son neveu Constant pour que le rideau se lève sur la pièce qu’il présente à sa famille et quelques amis. Constant rêve d’être un écrivain révolutionnaire, Nina rêve d’être une actrice reconnue. Il l’aime mais elle aimera Boris, auteur fameux et compagnon d’Irène, maman de Constant et comédienne célèbre. Dans un dispositif tri-frontal, acteurs et spectateurs assistent à la représentation, jusqu’à ce que tout bascule.

Exit les prénoms et la bourgeoisie russes. Personnages et intrigue se rapprochent de nous, fiction et réalité liées. La mélancolie de la fin du XIXème a les traits du XXIème naissant. D’un geste radical, Clément Camar-Mercier traduit et adapte la comédie : ce qu’on dit ou ce qu’on tait du temps de Tchekhov est réécrit par rapport à ce qui est dit ou non aujourd’hui. Il y a toujours les amours mêlées, la question de l’art, la vague espérance et les balivernes qui esquivent les souffrances. Mais on sait que le mal est là et on se bat pour le moins pire, comme une défiance vivace à l’ennui, une lucidité.

Après Le Misanthrope de Molière, l’intrépide troupe menée par Thibault Perrenoud remet en jeu une œuvre fondamentale du répertoire, telle une matière à réinventer. Ils continuent ainsi de creuser ce sillon où se retrouvent des personnages autour de l’objet théâtral. Avec cette fureur qui est leur, cette parole dissensuelle et drôle, contre la perte du sensible et du sens.

Notre beauté fixe – Inédits
MA MERE L’ALGERIE – à la Ferme du Buisson
Rotenberg-Sophie
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