La ménagerie de verre

Tennessee Williams, mise en scène Daniel Jeanneteau

Les souvenirs de Tom aux côtés d’une sœur fragile et d’une mère prisonnière de sa jeunesse dorée. Le portrait bouleversant d’une famille à la dérive.

Nous sommes dans un modeste appartement à Saint-Louis dans le Missouri. Amanda Wingfield, hantée par sa propre jeunesse perdue, y vit difficilement avec ses deux enfants adultes, Tom et Laura, qu’elle harcèle pour faire leur bonheur. Echafaudant des plans de mariage scabreux pour tenter de réparer les manques affectifs et financiers de la famille, Amanda va orchestrer malgré elle la catastrophe. Elle organise un dîner auquel elle convie un « galant », un mâle qu’il s’agit de présenter à sa fille. Frappée d’un handicap indéfinissable qui la rend inapte à toute vie normale, la fragile Laura se croit, un court moment, libérée de son triste destin par un amour inespéré. Mais l’illusion se dissipe bien vite et le poids de cette joie inaccomplie fait basculer ces trois vies.
S’écartant de tout réalisme, l’auteur américain Tennessee Williams déroule sa pièce sur la scène de la mémoire confuse de Tom, à jamais hanté par cette soirée si douloureuse. Daniel Jeanneteau, déjà accueilli à La Scène Watteau avec « Les aveugles » de Maurice Maeterlinck, veut appréhender la pièce comme un voyage dans une conscience malade, entre l’angoisse et le rire. Il considère « La Ménagerie de verre » comme un paysage mental, un ensemble de distances séparant des blocs d’affectivité, un agencement de solitudes dans lequel les sentiments fusent subitement hors des êtres et s’abattent sur la terre comme des pluies.

samedi 19 mars à 20h30
tout public, dès 15 ans