Jean-Pierre Viot, sculpture de terre

Jean-Pierre Viot, sculpture de terre

11 September 2011 | PAR galerie_capazza

Quelle plus belle illustration alors du paradoxe de l’oeuvre d’art et de son sens que celle de Jean-Pierre Viot ?
Qu’est ce qui, de la vie de l’artiste ou de son intention stylistique éclaire le mieux son oeuvre? Qu’est-ce qui, de la région qui l’a vu naître et grandir, en l’occurence l’Indre et la douceur de ses paysages et de ses ciels (mais il faudrait y ajouter le Japon, seconde patrie d’adoption du céramiste) ou du projet intérieur volontaire, en a guidé le caractère ?
Débat toujours ouvert, où Jean-Pierre Viot prend place de façon singulière. Car il y a dans toute son oeuvre, qui court aujourd’hui sur cinquante années, quelque chose de tranquille, d’indéniablement doux, de serein et de lumineux, une absence de conflit (même lorsque certaines installations défient les lois de l’équilibre comme dans le long Chemin n° 9 de 1993), une légèreté de facture en dépit de l’amplitude des volumes et de la densité de la terre, que l’on ne peut s’empêcher de rapprocher à la fois du paysage natif et de l’intemporalité de l’art japonais. Tandis qu’une forme d’abandon du corps réside dans les duos “Ne pas déranger” ou “Tendre a souhait” est lié au thème amoureux, mais existait avant, et découle de la façon dont le céramiste envisage la matière, joue avec la résistance de l’argile, sa flexibilité et ses différents états, au lieu de la dompter.
Quelle qu’en soit l’origine, cette reconnaissance de la polymorphie de l’argile à la cuisson que Jean-Pierre Viot a mise au centre de tout son projet artistique, se révèle une contribution essentielle aux mouvements de la sculpture de notre époque.

Carole Andréani

www.capazza-galerie.com

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