Éric Liot | Ceci n’est pas un…

Éric Liot | Ceci n’est pas un…

17 December 2015 | PAR Nussbaum-Emma

La galerie est heureuse de présenter sa première exposition consacrée à l’artiste français Éric Liot. Avec la série Ceci n’est pas un…, l’artiste s’intéresse à des icônes, à des chefs d’œuvres de la peinture occidentale qu’il détourne par le jeu de ses constructions en bois.

« Il y a un grand amour du bois dans le travail d’Éric Liot, et c’est peu de le dire. Il y a un bâtisseur en lui, un goût de l’artisanat couplé à un sens de la perfection, de la satisfaction du bel ouvrage. Il le « bosse » son bois avec une attention de toutes les secondes quitte à en être maniaque, bien sûr il y a le sujet, regard qu’il porte sur chaque pièce du puzzle. Non pas un puzzle autobiographique, mais plutôt un sommaire de tout ce qu’il peut récupérer lors de ses voyages au bout du monde : sensations, couleurs, logos, jouets en plastique, magazine, personnages de bandes dessinées, odeurs de bois épicées, tendres, rugueux… De ce patchwork planétaire ramené au cœur de son atelier se crée un melting pot artisanal, un apprentissage du plaisir de la découpe, de l’assemblage, du polissage et du tactile… et là on parle de la caresse et du respect de la matière. Éric Liot se voit avant tout comme un catalyseur d’images contemporaines. La référence pop n’est jamais loin. Tout est affaire de construction chez Liot, de juxtaposition de différents bois, d’orchestration de vis, de boulons et de patines. Ballet qui ne peut se passer de la troisième dimension tant est que chacun de ses tableaux/reliefs donne lieu à une étonnante profondeur de champ et de perspective.
Et puis il y a ce passage à la peinture, travaillée comme un embellissement, c’est-à-dire avec une facture classique liée à des références picturales modernes et contemporaines. Comment ne pas y voir un clin d’œil à Matisse dans ses collages/assemblages où se fondent parfois des aplats de couleurs vives ; un autre Cézanne avec ses découpes de fruit ou Warhol pour ses emprunts aux produits de consommation et logos référencés comme symboles de nos sociétés occidentales. L’esprit pop art réside dans le choix de chacune de ses compositions même si le sujet reste en position d’arrière plan.
Éric Liot est au carrefour de plusieurs influences, le chevalet fixé à grand angle ouvrant à 360°. On peut même penser que se référer à d’autres peintures ne le gêne pas puisqu’à dire vrai tout artiste en accord avec lui-même reconnaît volontiers l’influence de ses pairs à tout moment de sa carrière. Son amour pour les emballages d’autrefois, sa voracité pour le pop art américain et son attirance pour l’esthétique citadine battent également la mesure dans ce concert visuel où circule sans se cacher un quota de références, de lieux et d’époques. »

Harry Kampiannne

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Nussbaum-Emma
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