À mon père, une dernière danse et un premier baiser – à la Ferme du Buisson

À mon père, une dernière danse et un premier baiser – à la Ferme du Buisson

13 March 2017 | PAR Rotenberg-Sophie

Des nappes blanchâtres sur un sol noir, une sculpture animale mystérieuse. Et cet homme qui danse, Radhouane El Meddeb. À son père, il confie son énigme, murmure sa peine et hurle son désarroi. Il lui raconte ce qui a eu lieu depuis cinq ans, depuis sa mort : leprintemps tunisien, l’espoir d’un renouveau et l’angoisse du chaos. Son corps écrit des phrases suspendues, hésitations et déclamations, sur les intensités d’une musique, vive et pleine comme une étreinte.

Il y a eu un rêve une nuit, où il est face à son père. Il y a eu une vidéo un jour, où il voit Steve Paxton, chorégraphe mythique américain, danser seul sur Les Variations Goldberg, partition pianistique de Johann-Sebastian Bach. Une déflagration : cette confidence intime sera ainsi ce dernier baiser qui lui a été défendu, cette danse qui aurait pu être la première partagée avec son père.

Figure singulière de la danse contemporaine, Radhouane El Meddeb crée des œuvres délicates et renversantes. De son solo Je danse et je vous en donne à bouffer à l’une de ses plus récentes pièces de groupe, Au temps où les Arabes dansaient – accueillis à la Ferme en 2011 et 2014 – Radhouane El Meddeb ne cesse de délier les fils de sa culture pour les tisser à la trame du monde. En collaboration avec Malek Gnaoui, jeune céramiste Tunisien œuvrant sur l’idée du sacrifice, le chorégraphe crée ce solo pour le Festival Montpellier Danse 2016.

Notre beauté fixe – Inédits
MA MERE L’ALGERIE – à la Ferme du Buisson
Rotenberg-Sophie
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