Cinema
The necessary death of Charlie Countryman, un grand clip joyeux en compétition à la Berlinale

The necessary death of Charlie Countryman, un grand clip joyeux en compétition à la Berlinale

11 February 2013 | PAR Yaël Hirsch

Avec Shia Laboeuf, Mads Mikkelsen, Evan Rachel Wood et Rupert Grint sur son affiche, on  peut dire que le premier long métrage du publicitaire suédois Frederik Bond avance une abondance aussi effrayante que séduisante. Et pourtant, contrairement à ce que certains critiques ont pu relever, malgré le côté clip du film, il n’y a pas dans ce Charlie-là de prétention mal placée. Un moment joyeux et léger, teinté de nostalgie des années 1990.

A Chicago, à la mort de sa mère, Charlie Countryman (Shia Laboeuf) promet au fantôme de la défunte de sortir de la vie minable et sans ambition. L’esprit de sa mère lui suggère d’aller à … Bucarest, vivre un peu l’aventure. Dans l’avion, son sympathique voisin roumain meurt soudainement, après une joviale conversation. Son fantôme parle aussi à Charlie et lui demande de livrer un message en VO (et un bonnet moche) à sa fille, la belle Gabi (Evan Rachel Wood)… A l’aéroport, devant le visage gothique et éplorée de la piquante rousse (qui est aussi violoncelliste à l’opéra de Bucharest), Charlie fond et tombe amoureux pour la première fois de sa vie. Dès lors plus rien ne lui fait peur : si l’ecstasy que ses voisins d’hostel versent dans sa bière (Rupert Grint et James Bickley) , ni le lost in translation, ni même les menaces de l’imposant ex-mari de Gabi, Nigel (Mads Mikkelsen).

Alors que les deux amoureux passent leur temps assis dans un Bucarest sublimé- mais conservé dans son jus de liberté projetée des années 1990 – et que Shia Laboeuf passe son temps à courir et à prendre des coups avec sa petite queue de rat, tout, absolument tout est non nécessaire et même invraisemblable dans “The necessary death…”. Clip qui n’en finit pas de briller de surcoloration et de mise en scène, le film a hérissé plus d’une plume de journaliste, à Sundance, comme à Berlin. Et pourtant, avec certains dialogues ciselé parmi ses caisses de philosophie de comptoir, par sa touchante nostalgie de l’époque grunge, par son pastiche même des Paul Thomas Anderson, Michel Gondry et le Baz Luhrmann de “Romeo + JUliette”, le film fait sourire et laisse une petite griffe. Shia Laboeuf, surtout, force l’admiration, juste dans les dialogues les plus abscons et prêt à aller jusqu’au bout du ridicule pour incarner l’idéal adolescent qui anime son personnage sans grand charme : aimer remplit si bien une vie qu’il justifie tous les sacrifices.

The necessary death of Charly Countryman, de Frederik Bond, avec Shia LaBeouf, Evan Rachel Wood, Mads Mikkelsen, Til Schweiger, Rupert Grint, James Buckley, USA, 2013, 107 min. En compétition.

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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