Cinema
[Semaine de la Critique] – “Krisha” – Trey Shults, qui vient de signer avec A24 (« Under The Skin », « Ex Machina »), est LE réalisateur à suivre

[Semaine de la Critique] – “Krisha” – Trey Shults, qui vient de signer avec A24 (« Under The Skin », « Ex Machina »), est LE réalisateur à suivre

27 May 2015 | PAR Amelie Eleouet

Quand un dîner de Thanksgiving en famille tourne au huis-clos paranoïaque…Cannes nous a permis de découvrir Trey Shults, qui présentait son premier long-métrage à la Semaine de la Critique et a répondu à toutes nos questions (interview à venir). Tourné en 9 jours chrono dans la maison de la mère du réalisateur, qui joue également dans le film (le rôle de sa tante) le déroutant « Krisha » puise ses influences du côté de Polanski et Cassavetes. Une plongée dans la folie ordinaire et ses effets dévastateurs sur les liens du sang, dont la plupart des acteurs sont des membres de la propre famille du réalisateur, drôle de mise en abyme.

Krisha Fairchild, une héroïne inquiétante
Le film débute par un gros plan sur le visage de Krisha, interprétée par Krisha Fairchild, tante de Trey Shults à la ville. Sourcils en accent circonflexe, yeux cernés de fatigue, regard inquiétant, difficile de savoir ce qui se passe dans la tête de notre héroïne. Angoissée à l’idée de retrouver les membres d’une famille qu’elle n’a pas vus depuis des années, Krisha se gave de médicaments, sue abondamment et compose tant bien que mal pour faire bonne figure. Car elle a mis un point d’honneur à contribuer au dîner en cuisinant elle-même la fameuse dinde de Thanksgiving.
Mais entre les chiens qui aboient à son arrivée, le bébé qui ne cesse de pleurer et les nuisances sonores des uns et des autres, Krisha commence déjà à étouffer…

Une mise en scène inventive
Il faut saluer l’ingéniosité de la mise en scène de Trey Shults, dans cette maison qu’il connaît pourtant par cœur puisque, comme évoqué plus haut, ce n’est autre que celle de sa mère.
Angles de prises de vue, hors champs et gros plans angoissants, voire même formats différents (comme Xavier Dolan dans « Mummy »), tout est étudié pour faire monter la tension crescendo et enfermer Krisha dans l’image comme elle l’est dans sa folie. On redoute alors le pire, ne sachant à quoi s’attendre dans cette succession de scènes déroutantes.
Pour arriver à un final qui, au choix, décevra ou réjouira le spectateur.

Un réalisateur à suivre
Trey Shults a débuté à 19 ans comme stagiaire sur deux films du grand Terrence Malick. Une expérience qui l’a poussé tout droit vers la réalisation. Il travaille déjà à son deuxième long-métrage (« It Comes At Night »), dont il nous parle en détails dans l’interview qu’il nous a accordée.
Et Cannes lui réussit puisqu’il vient de signer un contrat en or avec A24, prestigieuse société de production et de distribution indépendante américaine. Elle compte déjà parmi ses réalisateurs attitrés Denis Villeneuve, David Michôd ou J.C Chandor.
Et elle a récemment distribué « Ex Machina », le thriller futuriste d’Alex Garland, « A Most Violent Year » ou encore « Under The Skin ».
Avec un tel soutien et au vu de son talent, Trey Shults est définitivement un réalisateur à suivre.

Amélie Eleouet

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Amelie Eleouet

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