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Retour vers le passé : quand le cinéma regarde en arrière

Retour vers le passé : quand le cinéma regarde en arrière

01 May 2014 | PAR Hugo Saadi

RoboCop, Carrie, Total Recall, Evil dead, La Planète des Singes ou encore Godzilla, depuis quelques années, la programmation des cinémas pourrait parfois être assimilée à celle des années 70-80-90. Entre remake et reboot, le 7ème art est confronté de plus en plus à un retour dans le passé pour satisfaire les studios, frileux de se lancer dans des projets à risques et préférant se tourner vers d’anciennes franchises ou films cultes.

C’est dans les vieux pots que l’on fait la meilleure confiture :

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Le cinéma hollywoodien l’a bien compris, le public mondial est exigeant. Quoi de mieux alors pour les producteurs que de se baser sur les films à succès des dernières décennies et d’en proposer une version nouvelle ? Nouvelles technologies, budgets faramineux, dorénavant les cinéastes peuvent se permettre des folies en terme de mise en scène et d’effets spéciaux. Parfait pour eux, car ce sont les films d’horreur et les films de super-héros qui sont le plus souvent dans le viseur des Majors américaines. Le nouveau credo est connu de tous : remettre au goût du jour et réactualiser en proposant la version 2.0 des films aux effets spéciaux plus cheap et surtout dépassés à leurs yeux. L’année 2014 n’a pas manqué à la règle avec le remake du Robocop de Paul Verhoeven datant de 1988. La version de José Padilha offrait alors un bon coup de lifting au policier électronique de chair et d’acier, à l’armure restylisée et aux courses poursuites plus explosives. Le réalisateur hollandais avait déjà vécu cela deux ans plus tôt avec le remake Total Recall Mémoire Programmées de Len Wiseman qui est une pâle copie de son original de 1990. La filmographie du réalisateur semble toujours attirer les foudres d’Hollywood puisque son Starship Troopers va vraisemblablement également être remis au goût du jour.

Mais cet exercice n’est pas une mince affaire, car les films coûtent beaucoup plus cher que leur version originale et ne sont alors pas du tout assurés de renflouer les caisses du studio.. La preuve par les chiffres :

Robocop (1988) : 13 millions de dollars de budget    -> 53 millions $ de recettes aux USA.
RoboCop (2014) : 100      ‘ ‘             ‘ ‘             ‘ ‘         -> 57 millions $ de recettes aux USA.
Total Recall (1990) : 65     ‘ ‘             ‘ ‘           ‘ ‘          -> 261 millions $ de recettes mondiales.
Total Recall (2012) : 125   ‘ ‘             ‘ ‘            ‘ ‘          -> 198     ‘ ‘                   ‘ ‘               ‘ ‘

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De plus, les studios doivent souvent faire face aux menaces de boycott des fans, à la menace de vetos des producteurs, scénaristes et même des réalisateurs. C’est donc le plus souvent un pari risqué, mais cette homogénéisation du remake commence au fur et à mesure à se frayer un chemin dans une programmation de moins en moins originale. D’autres s’en sortent beaucoup mieux et notamment les films d’horreur avec en chef de file, les remakes des films de Wes Craven comme : La colline à des yeux, Freddy les griffes de la nuit ou encore La dernière maison sur la gauche. Plus récemment Carie de Brian De Palma a également eu des coups de scalpel ainsi que le premier film de Sam Raimi, Evil Dead qui a vu sa version actualisée, mais comme pour Wes Craven, le réalisateur américain était producteur du remake ce qui permet alors un droit de regard sur le remake. Il serait donc mensonger d’attribuer uniquement des mauvaises notes à l’ensemble des remakes. Il semblerait même bien que la future preuve arrive dans quelques semaines avec le nouveau Godzilla de Gareth Edwards qui s’annonce très réussi, à l’inverse du Godzilla de Roland Emmerich de 1998. Affaire à suivre.

La nouvelle arme de guerre : le reboot.

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Le re-quoi ? Le reboot « redémarrer » en anglais est différent du remake. Il désigne une nouvelle version d’un film, d’une saga la plupart du temps, avec le désir premier de repartir sur les mêmes bases, la même intrigue mais avec un point de vue différent. C’est la nouvelle tendance d’Hollywood et le premier exemple est l’homme araignée. La trilogie Spider Man de Sam Raimi n’aura pas eu beaucoup de répit avant de voir une nouvelle version : The Amazing Spiderman. Ici, on reprend le fil rouge, on modifie le casting et on essaye de tisser une nouvelle toile. Mais là encore c’est un exercice périlleux. Deux ans seulement après The Amazing Spiderman, le second opus du reboot vient de sortir au cinéma avec Andrew Garfield à la place de Tobey Maguire. Même destin à venir pour Les 4 Fantastiques du milieu des années 2000 qui ont vu une nouvelle équipe prendre le relais. En début d’année c’est la franchise de Jack Ryan qui avait été relancée avec Chris Pine qui a succédé à Alec Baldwin, Harrisson Ford et Ben Affleck, mais le succès n’a pas été au rendez-vous. A l’inverse des franchises qui mettent en scène Hulk, Batman avec la trilogie de Christopher Nolan, le Superman de Zack Snyder (Man of Steel) ou la reprise de Star Trek. Des rumeurs avaient circulé concernant un reboot de Indiana Jones, de Jumanji voir même de Matrix ! Quand on vous dit que l’on pioche vraiment dans toutes les archives du cinéma …

Chanson : Quand l’archive mimétique fait vendre
Un art parsemé d’archives
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Hugo Saadi

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