Cinema
Restless : quand Gus van Sant mélange cancer et eau de rose

Restless : quand Gus van Sant mélange cancer et eau de rose

20 September 2011 | PAR Yaël Hirsch

Le dernier film de Gus Van Sant sort demain en France. Après des films étranges et choc comme “elephant”, “last days” ou “paranoid park”, Gus Van Sant semble doucement se diriger vers un lumineux courant mainstream, depuis son hagiographie du leader gay californien “Harvey Milk” (voir notre critique). Divinement filmé et joué “Restless” plaira certainement au grand public, mais décevra les fans d’un Gus Van Sant aussi obscur que désirable :  le film est une  jolie comptine  à l’eau de rose,  où le gothique n’est qu’une coquetterie de sucre glace.

Les jeunes Annabel (Mia Wasikowska) et Enoch (Henry Hopper ) se rencontrent à un enterrement. Annabel réalise bien vite qu’Enoch hante les enterrements de gens qu’il n’a pas connus. Fascinée elle décide d’aller vers lui pour lui offrir son amitié. Une romance étrange commence entre les deux “kids”, très vite propulsée par une nouvelle terrible : Annabel est condamnée par un cancer. Enoch a trois mois pour connaître la belle et la rendre heureuse.

Porté par un Roméo et une Juliette aussi beaux que l’aube, Restless est un film plein de tendresse. Sorte de conte merveilleux où un kamikaze japonais hante Enoch et où Halloween devient l’occasion de la première nuit d’amour, cette fable traite le gothique comme de la crème pâtissière. Gus Van sant y qui mêle beaucoup de ‘Love story’ de Arthur Hiller, un soupçon de “Dolls” de Takeshi Kitano et une pointe de “Bright star” de Jane Campion. . la formula marche, surtout incarnée par la très talentueuse Mia Wasikowska (“Alice au pays des merveilles”, “The kids are all right”, “En analyse”) : à voir cette « Birdie », habillée comme dans “Mad Men” et coiffée comme Jean Seberg condamnée malgré le grand amour de son Enoch, le public verse une larme et ressort les yeux rougis. Il n’en demeure pas moins que Gus van Sant n’est plus lui-même dans ce film très mélo, très miel, très tendre, relevé par de la musique pop sucrée et au scenario finalement très peu original.

restless, de Gus Van Sant, avec Mia Wasikowska, Henry Hopper, Ryo Kase, USA, 2011, 91 min; Sortie le 21 septembre 2011.p

Infos pratiques

Tokyo Graphic Passport au centre Georges Pompidou
Liban s’invite à Paris du 28 au 30 Octobre au Palais des Congrès de Paris-Porte-maillot
Avatar photo
Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

2 thoughts on “Restless : quand Gus van Sant mélange cancer et eau de rose”

Commentaire(s)

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration