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Le premier film kenyan sélectionné à Cannes est une histoire d’amour lesbien

Le premier film kenyan sélectionné à Cannes est une histoire d’amour lesbien

24 April 2018 | PAR Aurore Garot

Rafiki réalisé par Wanuri Kahiu est le tout premier film kényan a être retenu pour une compétition du Festival de Cannes (Un Certain Regard)… Et il raconte une histoire d’amour entre deux femmes dans la capitale du Kenya.

Au Kenya, où l’homosexualité est un délit, Rafiki est un symbole, une réaction forte auprès des activistes LGBT. Inspiré du livre Jambula Tree de Monica Arac de Nyeko (récompensé par le prix Caine en 2007), le long-métrage de Wanuri Kahiu raconte l’histoire d’amour entre deux jeunes kényanes, Kena et Ziki, obligées de lutter contre le monde homophobe et conservateur dans lequel elles vivent. Car à Nairobi, capitale du Kenya, les femmes ne peuvent être que de gentilles épouses. Un choix s’impose alors à elles : s’aimer au delà des regards ou se marier pour assurer leur sécurité. Autrement dit, défier la loi actuelle ou rester invisible ?

Dans ses notes mises en ligne avec le synopsis, Wanuri Kahiu souligne « l’urgence et la nécessité » de produire ce genre de film en Afrique, alors que l’Ouganda, pays voisin du Kenya, impose un « climat anti-LGBT terrifiant ». «  La communauté gay doit faire face à un projet de loi nommé “Tuons les gays” » explique la réalisatrice qui a dû pour faire son film « bousculer le cynisme profondément ancré dans la société concernant l’homosexualité à la fois auprès des acteurs, de l’équipe, de mes amis et de ma famille ». Car même si les examens anaux ont été jugés inconstitutionnels le 22 mars dernier (tests censés prouver qu’un rapport sexuel anal a bien eu lieu entre hommes), l’homosexualité ou délit de “relations charnelles contre-nature” reste passible de 14 ans de prison.

En rejoignant les cinq autres réalisatrices sélectionnées pour la compétition d’Un Certain Regard, Wanuri Kahiu apporte quelque chose qui manquait à cette 71e édition : la question de l’homosexualité (et de l’intersectionnalité). Ne fête-t-on pas les cinq ans du mariage pour tous en France cette année ?

Visuel ©Affiche

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Aurore Garot

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