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[Live Report] Arras Film Festival 2015 : Jour 1

[Live Report] Arras Film Festival 2015 : Jour 1

17 November 2015 | PAR Hugo Saadi

 Du 6 au 15 novembre se tenait le Arras Film Festival. Le jeudi, la compétition officielle débutait. Suite aux attentats de vendredi soir, l’organisation en accord avec les autorités ont maintenu le festival jusqu’à sa clôture, dimanche soir. Toute La Culture était présent à partir de vendredi. Retour sur les différents jours de compétition, où régnait une ambiance lourde et une émotion intense, mais où les films étaient devenus un lieu d’évasion de l’esprit. Vendredi 13 novembre.

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Le festival de cinéma d’Arras ne met pas que l’accent sur la compétition, mais développe également de nombreuses thématiques et donne accès au public à de multiples avants-premières. En 2015, “l’Irlande d’un conflit à l’autre” est la thématique principale, nous débutons alors la journée par Le Vent se lève, très beau film de Ken Loach qui avait remporté la palme d’or à Cannes en 2006 pour son troublant témoignage sur les causes de la déchirure irlandaise dans les années 20.

virgin-mountain_04S’en est suivi le premier film de la compétition : Virgin Mountain / L’histoire du géant timide. Ce film islandais comte le dur quotidien de Fusi, homme obèse de 43 ans travaillant à l’aéroport, subissant continuellement des remarques désobligeantes sur son poids et devant faire face à une solitude extrême. Lui qui vit encore chez sa mère, s’en sort grâce à sa passion pour les maquettes de la Seconde Guerre mondiale. Jusqu’au jour où il fait la rencontre d’une jeune femme lors d’un cours de danse country, une femme qu’il va prendre sous son aile et tenter de relever. Le film est magnifiquement porté par l’acteur Gunnar Jonsson, qui délivre une belle énergie au film au rythme plutôt lancinant. Le film a reçu l’Atlas d’or (grand prix du jury) ainsi qu’une mention spéciale pour son comédien principal.

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Également en compétition, The Fencer de Klaus Haro. Le film se déroule en 1952, Hendel arrive sous une fausse identité dans une petite ville d’Estonie, pour travailler comme professeur d’éducation physique. Il décide d’y enseigner son sport : l’escrime. Sous l’œil malveillant de son directeur, il maintient les cours et permet aux jeunes enfants de participer à un concours national, se déroulant à Leningrad, là où le professeur est recherché par les forces de l’ordre. Un beau film, peut être un peu trop beau, le réalisateur tente de ne pas tomber dans le bon sentiment, mais, aux séquences d’entrainement, fortes en émotions, succèdent des scènes où le sensationnalisme prend le dessus. On retiendra la belle figure paternelle interprété avec brio par Mart Avendi qui livre une belle leçon de vie. The Fencer a reçu le prix du public.

RGB tiff image by MetisIPLe Festival d’Arras propose également des avants-première des cinémas du monde. Nous sommes donc allés découvrir le prochain film de Jia Zhang-ke : Mountains May Depart qui sortira le 23 décembre. Le réalisateur chinois récompensé à Cannes par le prix du scénario pour A Touch of Sin, signe à nouveau une belle fable sur la société chinoise. À travers trois périodes différentes qui s’étalent sur 25 ans, il nous plonge dans le quotidien d’une jeune femme tiraillée par l’amour de deux de ses meilleurs amis. Le film en suit chaque instant et délivre un tableau poignant de la relation de couple et de famille.

red spiderEnfin, on termine la journée avec The Red Spider, de Martin Koszalka, qui nous emmène en Cracovie en 1967 sur la piste d’un serial-killer. Un jeune garçon fait la découverte lors d’une fête foraine locale, de l’identité du tueur, qu’il prend alors en chasse. Parti pour une enquête personnelle passionnante, le film fait un demi tour complet et prend le contrepied des attentes du spectateur pour le malmener psychologiquement jusqu’au dernier plan. On se demande tout de même quel propos il a voulu tenir et laisse au film un gout amer.

C’est plein de tristesse et de peine que ce premier jour sur Arras se termine, où les faits tragiques ont pris le dessus sur la compétition. Nos pensées étant avec les proches des victimes.

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Hugo Saadi

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